Aller au contenu

Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1470

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

milieu de cette terre d’extermination ;

16. Glaive aigu portant votre arrêt fatal, et se tenant ferme, elle remplit tout de mort, et se tenant sur la terre, elle atteignait jusqu’au ciel.[1]

17. Alors aussitôt des visions mauvaises de songes les troublèrent, et des craintes inattendues survinrent.

18. Et, jetés çà et là à moitié morts, ils déclaraient la cause de leur mort.[2]

19. Car, les visions qui les troublèrent les avertissaient d’avance, afin qu’ils ne périssent pas, sans savoir pourquoi ils souffraient des maux.

20. À la vérité l’épreuve de la mort atteignit aussi les justes, et la multitude fut frappée dans le désert ; mais votre colère ne dura pas longtemps.[3]

21. Car un homme sans reproche se hâtant d’intercéder pour le peuple ; présentant le bouclier de son ministère ; offrant la prière, et, par l’encens, la supplication, résista à la colère et mit fin à la calamité, montrant qu’il était votre serviteur.[4]

22. Or, il apaisa les troubles, non par la force du corps, ni par la puissance des armes ; mais par la parole il fléchit celui qui le faisait souffrir, en rappelant les serments faits à nos pères, et l’alliance jurée avec eux.[5]

23. Car, lorsque déjà les morts étaient tombés par monceaux les uns sur les autres, il s’entremit, et arrêta la vengeance, et lui coupa le chemin qui menait aux vivants.[6]

24. Car dans la longue robe qu’il portait, tout le globe de la terre était représenté ; et les grandeurs des ancêtres étaient gravées sur les quatre rangs de pierres ; et votre magnificence sur le diadème de sa tête était gravée.[7]

  1. Sg. 18,16 : Fatal ; littéralement non dissimulé, non feint (insimulatum). ― Se tenant ferme ; ou dans l’attitude d’un combattant, vraie signification du latin stans.
  2. Sg. 18,18 : Jetés çà et là ; littéralement un autre jeté là ; ce qui est mis par abréviation pour : Un jeté ici, un autre là.
  3. Sg. 18,20 : L’auteur fait ici allusion à ce qui arriva aux Israélites dans le désert, après la révolte de Coré, de Dathan et d’Abiron. Voir Nombres, 16, verset 46 et suivants.
  4. Sg. 18,21 : Voir Nombres, 16, 46. ― Un homme ; Aaron le grand-prêtre. ― Sans reproche (sine querela) ; dans la circonstance actuelle. Voir le verset 20. L’auteur ne rappelle pas la faute d’Aaron lorsqu’il permit au peuple d’adorer le veau d’or, parce que cette ancienne faute avait été effacée longtemps auparavant.
  5. Sg. 18,22 : Celui qui le faisait souffrir ; l’ange exterminateur (voir verset 25). Aaron a dû, en effet, beaucoup souffrir en voyant exterminer son peuple. ― Les serments faits à nos pères ; c’est le vrai sens du latin juramenta patrum, par hébraïsme.
  6. Sg. 18,23 : Lui coupa la le chemin ; littéralement divisa, partagea le chemin ; en se posant entre le feu, qui avait déjà dévoré beaucoup d’Israélites, et ceux qui vivaient encore.
  7. Sg. 18,24 : Voir Exode, 28, 6. ― Dans la longue robe, etc. Cette robe du grand prêtre était de fin lin, bleu de ciel, et au bord de laquelle pendaient des sonnettes d’or entremêlées de grenades couleur de pourpre. Or la couleur bleue représentait le ciel et l’air ; la toile de lin, la terre ; l’or, le feu et les grenades, la mer. ― Les grandeurs ; les Septante disent les gloires, ce sont les noms des douze patriarches, fils de Jacob (voir Exode, 28, verset 17 et suivants). ― Votre magnificence, etc. Le grand-prêtre portait écrit sur une lame d’or qui ceignait son front : « La sainteté est au Seigneur » (voir Exode, 28, 36-38.).