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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1499

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33. Car convertissant les bonnes choses en mauvaises, il dresse des embûches, et il imprimera une tache sur les élus.[1]

34. Par une seule étincelle s’accroît le feu, et par un seul trompeur s’accroît le sang : mais l’homme pécheur au sang tend des pièges.[2]

35. Garde-toi du corrupteur (car il trame de mauvaises choses), de peur qu’il n’attire sur toi la dérision pour toujours.[3]

36. Admets chez toi un étranger, et il te renversera au milieu du désordre et il t’éloignera de tes propres biens.

CHAPITRE 12.


1. Si tu fais du bien, sache à qui tu le fais, et il y aura une grande reconnaissance pour tes bienfaits.

2. Fais du bien au juste, et tu trouveras une grande rétribution ; et sinon de lui, certainement du Seigneur.

3. Car il n’y a point de bien pour celui qui est assidu dans les mauvaises choses, et qui ne donne point des aumônes ; parce que même le Très-Haut a les pécheurs en haine, et qu’il a pitié des pénitents.

4. Donne au miséricordieux, et ne recueille point le pécheur ; car sur les impies et les pécheurs il exercera sa vengeance, les gardant pour le jour de la vengeance.[4][5]

5. Donne à celui qui est bon, et n’accueille point le pécheur.

6. Fais du bien à l’humble, et ne donne pas à l’impie ; empêche qu’on ne lui donne du pain, de peur qu’il n’en soit plus puissant que toi ;

7. Car tu trouveras un double mal dans tout le bien que tu lui

  1. Sir. 11,33 : Il imprimera une tache ; par ses calomnies. ― Sur les élus ; ou sur les choses d’élite, les choses les meilleures ; le grec est aussi amphibologique que le latin.
  2. Sir. 11,34 : Le sang ; c’est-à-dire l’effusion du sang, le meurtre. ― Au sang ; à la vie.
  3. Sir. 11,35 : De peur, etc. ; se rapportant à garde-toi du corrupteur, nous avons dû insérer entre parenthèses la phrase, car il trame de mauvaises choses, pour éviter l’amphibologie.
  4. Sir. 12,4-5 : Saint Augustin, saint Thomas et plusieurs autres Pères remarquent que le mot pécheur est mis ici au lieu de péché ; en sorte que le sens est : N’encourage pas par tes aumônes les péchés d’autrui. On peut aussi entendre les expressions donne au miséricordieux, donne à celui qui est bon, non de l’aumône, mais d’un simple bienfait. Or, dans ce cas, il vaut mieux donner aux gens de bien qu’aux méchants, surtout quand on présume que ces derniers abuseront du bien qu’on pourra leur faire et s’en serviront pour le mal, ce qui se trouve assez clairement exprimé dans les versets suivants. Ainsi disparaît la contradiction que l’on croit apercevoir au premier abord entre les maximes de l’auteur et celles de l’Evangile, qui nous ordonne de donner à quiconque nous demande, et de faire du bien, même à nos ennemis.
  5. Sir. 12,4 : Voir Galates, 6, 10.