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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1500

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feras, parce que même le Très-Haut a les prévaricateurs en haine, et que sur les impies il exercera sa vengeance.

8. L’ami ne se connaîtra pas au milieu des biens ; et l’ennemi ne se cachera pas au milieu des maux.[1]

9. Au milieu des biens d’un homme ses ennemis sont dans la tristesse, et dans son malheur, on a connu son ami.

10. Ne te fie jamais à ton ennemi ; car comme l’airain qui prend la rouille, ainsi est sa méchanceté ;[2]

11. Quoique humilié il aille tout courbé, applique ton esprit et garde-toi de lui.[3]

12. Ne l’établis pas près de toi ; et qu’il ne s’asseye pas à ta droite, de peur que se tournant vers ta place, il ne recherche ton siège ; et qu’à la fin tu ne reconnaisses la vérité de mes paroles, et que par mes discours tu ne sois stimulé.

13. Qui aura pitié d’un enchanteur blessé par un serpent, et de tous ceux qui s’approchent des bêtes sauvages ? Or ainsi il en est de celui qui s’associe à l’homme inique et qui est enveloppé dans ses péchés.[4]

14. Une heure avec toi il demeurera ; mais si tu te détournes, il ne persévérera pas.

15. C’est sur ses lèvres que ton ennemi a la douceur, et dans son cœur il dresse des embûches pour te renverser dans la fosse.[5]

16. Ton ennemi a les larmes à ses yeux, et s’il trouve l’occasion, il sera insatiable de ton sang ;

17. Et si les maux fondent sur toi, tu l’y trouveras le premier.

18. Ton ennemi a les larmes à ses yeux, et comme pour te secourir, il te sapera par les pieds.

19. Il secouera sa tête et battra des mains, et, murmurant bien des choses, il changera son visage.

CHAPITRE 13.


1. Celui qui touche de la poix en

  1. Sir. 12,8 : L’ami, etc. Dans la prospérité le véritable ami se distingue difficilement du faux, parce que l’un et l’autre se conduisent extérieurement de la même manière ; tandis que dans l’adversité le faux ami ne se déguise plus ; il se retire, et souvent même joint l’insulte à l’abandon.
  2. Sir. 12,10 : Dans ce verset et les deux suivants, l’auteur ne veut pas nous dire de ne pas pardonner à notre ennemi ou de ne nous pas réconcilier avec lui ; mais il nous avertit seulement de nous donner de garde d’un homme qui ne déguise sa haine que pour nous tromper, et qui ne se sert de l’union qui existe entre lui et nous, et de notre déférence envers lui, que pour s’élever au-dessus de nous, et nous faire tomber dans le piège. ― Ainsi est sa méchanceté. Elle revient toujours comme la rouille sur l’airain.
  3. Sir. 12,11 : Quoique humilié, etc. ; quand il viendrait à toi en s’humiliant et rampant. ― Applique ton esprit ; sois attentif et vigilant.
  4. Sir. 12,13 : Le sens de ce verset paraît être : Après l’avertissement que tu as reçu de te garder d’un faux ami, si tu t’approches néanmoins volontairement de lui qui est un vrai serpent, et si tu t’exposes à ses morsures, tu ne seras plaint de personne. ― Il y a toujours eu des charmeurs de serpents en Orient.
  5. Sir. 12,15 : Voir Jérémie, 41, 6. ― Dans la fosse. Image tirée de la fosse qu’on creuse pour y prendre les animaux sauvages.