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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1665

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et ton entrée, je les ai connues, ainsi que ta fureur extravagante contre moi.

29. Lorsque tu étais furieux contre moi, ton orgueil est monté à mes oreilles ; je mettrai donc un cercle à tes narines, et un mors à ta bouche, et je te ramènerai par la voie par laquelle tu es venu.[1]

30. Mais pour toi, Ezéchias, voici un signe : Mange cette année de ce qui naîtra de soi-même, et en la seconde année nourris-toi de fruits ; mais en la troisième année, semez et moissonnez, et plantez des vignes, et mangez-en le fruit.

31. Et ce qui sera sauvé de la maison de Juda, et ce qui est resté, jettera racine en bas, et fera du fruit en haut ;

32. Parce que de Jérusalem sortiront des restes, et ce qui sera sauvé de la montagne de Sion ; le zèle du Seigneur des armées fera cela.

33. À cause de cela, voici ce que dit le Seigneur du roi des Assyriens : Il n’entrera pas dans cette cité, il n’y lancera pas de flèche, et pas un bouclier ne l’occupera, et il n’élèvera pas de terrasse autour d’elle.

34. Il retournera par la voie par laquelle il est venu ; il n’entrera pas dans cette cité, dit le Seigneur ;

35. Et je protégerai cette cité, afin que je la sauve à cause de moi et à cause de David, mon serviteur.

36. Or un ange du Seigneur sortit et frappa dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes. On se leva le matin, et voici que tous étaient des corps de morts.[2]

37. Et il partit, et il s’en alla, et il retourna, Sennachérib, roi des Assyriens, et il habita à Ninive.[3]

38. Et il arriva que, comme il adorait dans le temple de Nesroch, son dieu, Adramélech et Sarasar ses fils le frappèrent du glaive et s’enfuirent dans la terre d’Ararat, et Asarhaddon son fils régna en sa place.[4]

CHAPITRE 38.


1. En ces jours-là, Ezéchias fut malade jusqu’à la mort, et entra auprès de lui Isaïe, le prophète,

  1. Is. 37,29 : Un mors à tes lèvres. Voir 4 Rois, 19, 28.
  2. Is. 37,36 : Voir Isaïe, 31, 8 ; Tobie, 1, 21 ; Ecclésiastique, 48, 24 ; 1 Machabées, 7, 41 ; 2 Machabées, 8, 19. ― On se leva ; littéralement ils se levèrent (surrexerunt) ; probablement les gens du roi. Suivant la Vulgate, dans 4 Rois, 19, 35, ce fut Sennachérib qui, s’étant levé, vit tous ses soldats morts ; mais là, comme ici, l’hébreu, le chaldéen et les Septante portent le pluriel.
  3. Is. 37,37 : Voir, pour ce verset, 4 Rois, 19, 36.
  4. Is. 37,38 : Nesroch ; est le complément du mot temple et nullement du verbe adorait ; si le latin de la Vulgate est amphibologique, le texte hébreu ne l’est pas. C’est ce qu’ont parfaitement compris les vieilles traductions françaises, et la version anglaise catholique. ― La terre d’Ararat ; c’est-à-dire d’Arménie. Comparer à 4 Rois, 19, 37. ― Ararat ; aujourd’hui Erivan, l’ancienne Arménie. ― Sur Assaraddon, voir 4 Rois, 19, 37. ― Le dieu Nesroch n’a pas été encore retrouvé dans la mythologie assyrienne. Les documents assyriens rappellent d’ailleurs les faits racontés ici.