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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1679

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et qu’il m’expose la série des choses, depuis que j’ai fondé un peuple antique ; qu’ils leur annoncent les choses à venir et celles qui doivent être.[1]

8. Ne craignez pas, ne soyez pas troublés ; dès lors je t’ai fait entendre, et je t’ai annoncé : C’est vous qui êtes mes témoins. Est-ce qu’il y a un Dieu hors moi, et un créateur que moi je n’ai pas connu ?

9. Tous les fabricateurs d’idoles ne sont rien, et leurs œuvres qu’ils estiment le plus ne leur seront pas utiles ; eux-mêmes sont témoins qu’elles ne voient pas, et qu’elles ne comprennent pas ; en sorte qu’ils sont confondus.

10. Qui a formé un dieu, et a jeté en fonte une image qui n’est utile à rien ?

11. Voici que tous ceux qui y ont pris part seront confondus ; car ces artisans sont des hommes ; ils se réuniront tous, ils se présenteront, et ils auront peur, et seront confondus tous ensemble.

12. Le forgeron a travaillé avec une lime ; au moyen de charbons ardents et de marteaux il a formé l’idole, et il a travaillé de son bras vigoureux ; il aura faim et il défaillira ; il ne boira pas d’eau et il sera épuisé.[2]

13. Le sculpteur en bois a étendu la règle ; il a formé l’idole avec le rabot ; il l’a dressée à l’équerre, et l’a contournée avec le compas : et il a fait l’image d’un homme, représentant un bel homme, habitant dans une maison.

14. Il a coupé des cèdres, il a pris un chêne vert, et un chêne qui avait été parmi les arbres d’une forêt ; et il a planté un pin que la pluie a nourri.

15. Et les hommes s’en sont servis pour le feu ; il en a pris lui-même et il s’est chauffé ; et il y a mis le feu, et il a cuit des pains ; mais avec le reste il a façonné un dieu, et l’a adoré ; il a fait une image taillée au ciseau, et il s’est courbé devant elle.[3]

16. Il a brûlé au feu une moitié de bois, et de son autre moitié il a préparé des viandes pour manger ; il en a préparé un mets, et il s’en est rassasié ; il s’est chauffé et a dit : Ah ! je me suis chauffé, j’ai vu le feu.

17. Mais de son reste il fait un dieu et une idole ; il se courbe devant elle, l’adore et la prie et la supplie, disant : Délivrez-moi, parce que mon Dieu, c’est vous.

18. Ils n’ont pas su, ils n’ont pas compris ; car leurs yeux sont couverts d’un enduit, en sorte que leurs yeux ne voient pas et que leur cœur ne comprend pas.

19. Ils ne réfléchissent pas en

  1. Is. 44,7 : Qu’ils, etc. ; que les faux dieux annoncent et exposent par ordre à leurs adorateurs le passé et l’avenir.
  2. Is. 44,12 : Voir Sagesse, 13, 11. ― Au moyen, etc. ; c’est-à-dire qu’il met le fer dans le feu. ― Son bras vigoureux ; ou très vigoureux ; littéralement, et par hébraïsme, le bras de sa force.
  3. Is. 44,15 : Les hommes, etc. ; littéralement elle est devenue (facta est) aux hommes par le feu. Ce féminin singulier se rapporte vraisemblablement au substantif pin (pinum), qui en latin est féminin. Dans les textes hébreu et grec, le verbe est également au singulier. ― Lui-même ; c’est-à-dire le sculpteur dont il est parlé dans les versets précédents.