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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1693

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9. Lève-toi, lève-toi, revêts-toi de force, bras du Seigneur, lève-toi comme aux jours anciens, dans les générations des siècles. N’est-ce pas vous qui avez frappé un superbe, blessé un dragon ?[1]

10. N’est-ce pas vous qui avez desséché la mer, l’eau du grand abîme ; qui avez établi une voie au profond de la mer, afin que ceux qui avaient été délivrés y trouvassent un passage ?[2]

11. Et maintenant ceux qui ont été rachetés par le Seigneur, retourneront et viendront à Sien chantant des louanges ; une allégresse éternelle couronnera leurs têtes, ils posséderont la joie et l’allégresse : la douleur fuira ainsi que le gémissement.

12. C’est moi, c’est moi-même qui vous consolerai ; qui es-tu pour craindre un homme mortel, le fils d’un homme, qui comme l’herbe séchera ?[3]

13. Et tu as oublié le Seigneur qui t’a créé, qui a étendu les cieux et fondé la terre ; et tu as tremblé sans cesse tout le jour devant la fureur de celui qui te tourmentait et se préparait à te perdre ; où est maintenant la fureur de celui qui te tourmentait ?

14. Bientôt viendra celui qui est en marche pour ouvrir les prisons ; il ne tuera pas jusqu’à une entière extermination et son pain ne défaudra pas.[4]

15. Or moi je suis le Seigneur ton Dieu, qui agite la mer et ses flots se soulèvent ; le Seigneur des armées est mon nom.

16. J’ai mis mes paroles dans ta bouche, et à l’ombre de ma main je t’ai protégé, afin que tu établisses des cieux, et que tu fondes une terre, et que tu dises à Sion : Mon peuple, c’est toi.[5]

17. Lève-toi, lève-toi, réveille-toi, Jérusalem, qui as bu de la main du Seigneur le calice de sa colère ; jusqu’au fond du calice d’assoupissement tu as bu, et tu as bu jusqu’à la lie.

18. De tous les fils qu’elle a mis

  1. Is. 51,9 : Dans les générations, etc. ; dans les siècles qui se sont succédés. ― Un superbe (superbum) ; l’hébreu porte Rahab, qui signifie proprement orgueil, fierté, d’où on l’applique à l’Egypte. Voir Isaïe, 30, 7 ; Psaumes, 86, 4. ― Un dragon ; c’est-à-dire Pharaon, roi d’Egypte, qu’Ezéchiel (voir Ezéchiel, 29, 3) désigne en effet, sous ce nom.
  2. Is. 51,10 : Voir Exode, 14, 21. ― N’est-ce pas, etc. Ce verset confirme l’interprétation donnée dans le précédent.
  3. Is. 51,12 : Le fils d’un homme ; expression poétique, pour dire simplement un homme. Dans ce verset et le suivant, il est question de Nabuchodonosor, roi de Babylone.
  4. Is. 51,14 : Le Prophète parle ici du Rédempteur qui est proche et c’est pourquoi il déclare que le tyran n’arrivera pas à exterminer Israël, à qui ne manquera pas la nourriture. ― Pain ; par ce mot les Hébreux désignaient souvent toute espèce de nourriture, les vivres en général.
  5. Is. 51,16 : J’ai mis, etc. Ni Isaïe, ni Cyrus, ni saint Jean-Baptiste, n’ont rempli toute l’étendue des paroles qu’on lit ici. Il n’y a que Jésus-Christ à qui l’on puisse en faire l’application juste et complète. Comparer à Isaïe, 49, vv. 2, 4. ― Afin que tu établisses, etc. On peut dire en toute vérité que le divin Sauveur a établi des cieux nouveaux et fondé une terre nouvelle, en fondant son Eglise, en changeant la face du monde, par la prédication de l’Evangile ; en faisant d’un peuple corrompu, terrestre, enseveli dans les ténèbres, un peuple saint, pur et éclairé, dont la vie est en quelque sorte dans le ciel, etc. (voir Isaïe, 65, 17 ; 66, 22 ; Matthieu, 13, 11 ; Ephésiens, 2, 19 ; Philippiens, 3, 20 ; 2 Pierre, 3, 13 ; Apocalypse, 21, 1).