Aller au contenu

Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1696

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

[1]

14. Comme beaucoup ont été frappés de stupeur à ton sujet, ainsi sera sans gloire son aspect parmi les hommes, et sa forme parmi les fils des hommes.[2]

15. C’est lui qui aspergera beaucoup de nations ; devant lui, des rois fermeront leur bouche ; parce que ceux à qui il n’avait pas été parlé de lui, l’ont vu ; et ceux qui n’en avaient pas entendu parler, l’ont contemplé.[3]

CHAPITRE 53.


1. Qui a cru à ce qu’il a entendu de nous ? et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé ?[4]

2. Et il montera comme une branche menue devant lui, et comme un rejeton d’une terre altérée ; il n’a ni éclat ni beauté ; et nous l’avons vu, et il n’avait pas un aspect agréable, et nous l’avons désiré ;[5]

3. Méprisé, et le dernier des hommes, homme de douleur, et connaissant l’infirmité ; son visage était comme caché, et méprisé, et nous l’avons compté pour rien.[6]

4. Il a vraiment lui-même pris nos langueurs sur lui, et il a lui-même porté nos douleurs ; et nous l’avons considéré comme un lépreux, frappé de Dieu et humilié.[7]

    Matthieu, 8, 17 ; Actes des Apôtres, 8, 32-33 ; 1 Corinthiens, 15, 3 ; confondu avec les scélérats, voir Isaïe, 53, 12 ; Luc, 22, 37 ; Marc, 15, 28 ; opérant notre salut par les plus grandes humiliations et par sa passion, voir Isaïe, 53, 2-5 ; Marc, 11, 12 (?) ; 1 Pierre, 2, 24 ; priant pour ses bourreaux eux-mêmes, voir Isaïe, 53, 12 ; Luc, 23, 34, et entrant ainsi dans la gloire, voir Isaïe, 53, vv. 8-9, 11-12 ; Philippiens, 2, 7-10. ― « Qui a peint ce portrait de Jésus-Christ ? Est-ce un évangéliste ou un Père de l’Eglise ? Quels traits ! quel coloris ! quelle expression ! quel accord avec les faits ! quelle justesse, quel naturel dans les emblèmes ! Que dis-je ? Ce n’est pas une peinture emblématique d’un avenir fort éloigné : c’est une représentation fidèle du présent, et ce qui n’est pas encore est peint comme ce qui est. L’accord frappant de cet Ecce homo, montré par Isaïe, avec celui qui fut montré [sept] cents ans plus tard par Pilate, est d’autant plus décisif pour la foi, que l’objet en soi était inimaginable et qu’il faut nécessairement que le prophète l’ait vu pour le représenter ainsi. » (AUG. NICOLAS.)

  1. Is. 52,13 : Voici que mon serviteur, etc. Ici, jusqu’à la fin du chapitre suivant ; le prophète quitte le figuré, Cyrus et Babylone, pour ne plus parler que du Messie, comme le disent les Pères et les interprètes ; et c’est en vain que les rabbins veulent voir en cet endroit Jérémie, ou Josias, ou Zorobabel, ou Esdras, ou le peuple juif, la prédiction ne saurait convenir à aucun de ces personnages.
  2. Is. 52,14 : Sa forme ; son extérieur. ― Les fils des hommes. Voir sur cette expression, Isaïe, 51, 12.
  3. Is. 52,15 : Voir Romains, 15, 21.
  4. Is. 53,1 : Qui a cru, etc. Saint Jean (voir Jean, 12, 38) et saint Paul (voir Romains, 10, 16) reconnaissent ici une prophétie de l’incrédulité des Juifs à l’égard de Jésus-Christ.
  5. Is. 53,2 : Nous l’avons désiré (desideravimus eum). Bien des interprètes suppléant la négation, qui est dans le membre de phrase précédent, selon un usage assez commun en hébreu, traduisent nous ne l’avons pas désiré ; ce qui, il faut en convenir, paraît plus conforme au contexte.
  6. Is. 53,3 : Voir Marc, 9, 11.
  7. Is. 53,4 : Il a vraiment, etc. Saint Matthieu (voir Matthieu, 8, 17) applique cette parole à Jésus-Christ, guérissant les malades qu’on lui présentait.