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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1884

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enfants, qui ont emmené loin de ses fils ceux qui étaient chers à la veuve, et l’ont désolée en la laissant seule.

17. Mais moi, comment puis-je vous secourir ?

18. Car celui qui a amené sur vous les maux est celui-là même qui vous délivrera des mains de vos ennemis.

19. Marchez, mes fils, marchez ; car moi j’ai été laissée seule.

20. J’ai quitté la robe de la paix ; je me suis revêtue du sac de la supplication, et je crierai vers le Très-Haut durant mes jours.

21. Rassurez-vous, mes enfants ; criez vers le Seigneur, et il vous arrachera de la main des princes ennemis.

22. Car moi, j’ai espéré dans l’Eternel, qui est votre salut, et la joie m’est venue du Saint dans la vue de la miséricorde qui vous viendra de l’Eternel, notre sauveur.

23. Car je vous ai envoyés dans le deuil et dans le pleur ; mais le Seigneur vous ramènera à moi dans la joie et le plaisir pour toujours.

24. Car comme les voisines de Sion ont vu votre captivité venant de Dieu, ainsi elles verront aussi bientôt, venant de Dieu, votre salut qui vous arrivera avec un grand honneur et une splendeur éternelle.

25. Mes enfants, supportez patiemment la colère qui vous est arrivée ; car il t’a persécuté, ton ennemi ; mais bientôt tu verras sa ruine, et tu monteras sur son cou.[1]

26. Mes enfants délicats ont marché dans des voies raboteuses ; ils ont été emmenés comme un troupeau ravi par ses ennemis.

27. Rassurez-vous, mes enfants, et criez vers le Seigneur ; car votre souvenir ne s’éloignera pas de celui qui vous a conduits.

28. Car comme votre sentiment a été d’errer loin de Dieu, en revenant à lui, vous le rechercherez avec dix fois autant d’ardeur.

29. Car celui qui a amené les maux sur vous, lui-même vous amènera de nouveau une joie éternelle avec votre salut.

30. Rassure-toi, Jérusalem, car il t’y exhorte, celui qui t’a nommée.[2]

31. Ils périront, les méchants qui t’ont tourmentée ; et ceux qui se sont félicités de ta ruine seront punis ;

32. Les cités où vos fils ont été esclaves seront châtiées ; même celle qui a reçu tes fils comme captifs.

33. Car, comme elle s’est réjouie de ta ruine, et qu’elle a tressailli d’allégresse à la chute, ainsi elle sera contristée dans sa désolation.

34. Et l’exultation de sa multitude lui sera enlevée, et sa joie sera changée en deuil.

  1. Bar. 4,25 : Bientôt. Au moment où Baruch écrivait ceci, seize ans de captivité s’étaient déjà écoulés, il n’en restait donc plus que cinquante-quatre. Or, quand il s’agit d’une monarchie aussi puissante que l’était celle de Babylone, cinquante-quatre ans sont peu de choses, et le Prophète a pu se servir du mot bientôt (cito).
  2. Bar. 4,30 : Qui t’a nommée ; de son nom. Comparer à Baruch, 2, 15 ; Psaumes, 45, 4 (?) ; 48, vv. 1 (?), 8 (?) ; Isaïe, 62, 2.