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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1902

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5. Pour moi, je t’ai donné les années de leur iniquité, au nombre de trois cent quatre-vingt-dix jours ; et tu porteras l’iniquité de la maison d’Israël.[1][2]

6. Et, quand tu auras accompli cela, tu dormiras une seconde fois sur ton côté droit, et tu prendras sur toi l’iniquité de la maison de Juda pendant quarante jours ; c’est un jour pour une année ; un jour, dis-je, pour une année, que je t’ai donné.[3]

7. Et vers le siège de Jérusalem tu tourneras ta face, et ton bras sera étendu, et tu prophétiseras contre elle.

8. Voilà que je t’ai environné de chaînes, et tu ne te retourneras pas d’un de tes côtés sur l’autre côté, jusqu’à ce que tu aies accompli les jours de ton siège.

9. Et toi, prends pour toi du froment, de l’orge, des fèves, des lentilles, du millet et de la vesce, et tu les mettras dans un seul vase, et tu t’en feras des pains, selon le nombre de jours que tu dormiras sur ton côté ; pendant trois cent quatre-vingt-dix jours, tu mangeras cela.[4]

10. Or l’aliment dont tu te nourriras sera du poids de vingt statères par jour, et tu en mangeras d’un temps à un temps.[5]

11. Et l’eau, tu en boiras par mesure, la sixième partie d’un hin ; et tu la boiras d’un temps à un temps.[6]

12. Et tu le mangeras comme un pain d’orge cuit sous la cendre ;

    est également en désaccord sur le point de savoir à quoi correspondent les chiffres de 390 et 40 ; ils désignent des années d’iniquité, chapitre 4, versets 5 et 6. Les 390 années d’Israël sont à peu près celles qui se sont écoulées depuis le schisme des dix tribus jusqu’alors, 976 - 595 = 381 ; les 40 de Juda, depuis la 18e année de Josias, où fut renouvelée l’alliance du peuple avec Dieu, à la prise de Jérusalem en 588.

  1. Éz. 4,5 : Au nombre, etc. Ce nombre n’est nullement impossible, s’il ne s’agit ici que d’une simple vision ; mais quand il s’agirait de réalité, il ne serait pas absolument impossible, puisque les fakirs de l’Inde gardent plusieurs années la même posture. D’ailleurs rien n’empêche de croire qu’Ezéchiel ne demeura dans cette position que pendant le jour, lorsqu’il pouvait être vu par ceux que ce spectacle était destiné à instruire. Ajoutons qu’il était obligé de se servir dans ses divers besoins, de préparer et de se procurer ses aliments, etc. (voir versets 9 à 15 ; chapitre 5, verset 2). Enfin, lors même qu’aucune de ces hypothèses ne serait fondée, Dieu ne pouvait-il pas faire un miracle, s’il voulait que son prophète restât ainsi couché pendant ce long intervalle ?
  2. Éz. 4,5-6 : Les nombres de 390 et de 40 ans s’expliquent facilement, si l’on considère que les iniquités d’Israël dataient de la séparation des dix tribus, et qu’elles cessèrent à la ruine de Jérusalem, car, d’après les chronologistes, cet intervalle est de 390 ans. Quant aux prévarications de Juda, il est probable qu’elles datent du temps où Jérémie commença à prophétiser ; or, depuis cette époque à la ruine de Jérusalem, il s’est écoulé 40 ans. À la vérité, le siège de Jérusalem dura 540 jours ; mais l’Ecriture nous fait remarquer que le siège fut interrompu par l’arrivée des Egyptiens qui le firent lever. Or il est très probable que cette interruption dura 100 jours ; car les Juifs, qui ne pouvaient oublier aussitôt une époque qui leur était si connue, n’auraient pas manqué de s’inscrire en faux contre Ezéchiel, s’il eût fait un faux calcul.
  3. Éz. 4,6 : Voir Nombres, 14, 34.
  4. Éz. 4,9 : De la vesce. Voir Isaïe, 28, 25.
  5. Éz. 4,10 : Statères. Voir Jérémie, 32, 9.
  6. Éz. 4,11 : Hin ; mesure qui valait environ cinq pintes de Paris.