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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2086

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15. Ainsi vous a fait Béthel, à cause de la malice de vos méchancetés.

CHAPITRE 11.


1. Comme un matin passe, ainsi a passé le roi d’Israël. Parce qu’Israël était un enfant, je l’ai aimé, et de l’Egypte j’ai rappelé mon fils.[1]

2. Mes prophètes les ont appelés, et c’est ainsi qu’ils s’en sont allés loin de leur face ; ils immolaient aux Baalim, et ils sacrifiaient aux simulacres.[2]

3. Et moi, comme le père nourricier d’Ephraïm, je les portais dans mes bras ; et ils n’ont pas compris que je prenais soin d’eux.

4. Je les attirerai par les attaches d’Adam, par les liens de la charité, et je serai pour eux comme celui qui enlèverait le joug de dessus leurs joues, et je me suis tourné vers lui, afin qu’il eût de quoi manger.[3]

5. Il ne retournera pas dans la terre d’Egypte ; et Assur lui-même sera son roi, puisqu’ils n’ont pas voulu se convertir.

6. Le glaive a commencé dans ses cités, et il consumera ses hommes d’élite, et il dévorera leurs chefs.

7. Et mon peuple aspirera après mon retour ; mais il leur sera imposé à tous ensemble un joug qui ne sera pas enlevé.

8. Comment te traiterai-je, Ephraïm, te protégerai-je, Israël ? est-ce que je te traiterai comme Adama, ferai-je de toi comme de Séboïm ? Mon cœur est bouleversé au dedans de moi, pareillement mon repentir est suscité.[4]

9. Je n’assouvirai pas l’ardeur de ma colère ; je n’en viendrai point à perdre entièrement Ephraïm, puisque je suis Dieu et non pas un homme ; je suis saint au milieu de toi ; et je n’entrerai pas dans une cité.[5]

  1. Os. 11,1 : Ce verset est une continuation du précédent, auquel le texte hébreu le rattache. ― Le roi d’Israël ; probablement Osée, qui fut le dernier, et qui ne régna pas longtemps (voir 4 Rois, chapitre 17). ― Parce que (quia) ; ou bien selon un des sens de la particule hébraïque correspondante, lorsque, dans le temps que. ― Je l’ai ; littéralement et je l’ai ; mais la particule et, qui se trouve aussi dans l’hébreu et les Septante, est ici purement pléonastique, ou ne sert qu’à marquer l’apodose, c’est-à-dire, une proposition qui est subordonnée à la précédente. Bien qu’elle ne puisse s’exprimer ici en français, elle signifie alors, dans ce cas, cela supposé. ― J’ai rappelé, etc. Saint Matthieu (voir Matthieu, 2, 15) applique ces paroles à Jésus-Christ, ramené d’Egypte après la mort d’Hérode.
  2. Os. 11,2 : Baalim. Voir, sur ce mot, Jérémie, 2, 23.
  3. Os. 11,4 : Adam ; est mis ici pour les hommes en général, le genre humain ; voilà pourquoi les pronoms suivants qui représentent ce mot sont mis également au pluriel et au singulier. ― Je me suis tourné, etc. C’est probablement une allusion à la manne dont Dieu nourrit autrefois son peuple dans le désert.
  4. Os. 11,8 : Voir Genèse, 19, 24. ― Adama et Séboïm, villes de la Pentapole qui furent détruites en même temps que Sodome et Gomorrhe. Voir Deutéronome, 29, 23.
  5. Os. 11,9 : Saint au milieu de toi. Comparer à Isaïe, 12, 6. ― Dans une cité ; pour la détruire, comme fait d’ordinaire un cruel vainqueur.