Aller au contenu

Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2360

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


2. Disant : Où est celui qui est né roi des Juifs ? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l’adorer.[1]

3. Ayant appris cela, le roi Hérode se troubla, et tout Jérusalem avec lui.

4. Et assemblant tous les princes des prêtres et les scribes du peuple, il s’enquit d’eux où naîtrait le Christ.[2]

5. Or eux lui dirent : À Bethléem de Juda ; car il a été ainsi écrit par le prophète :

6. Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es pas la moindre parmi les principales villes de Juda ; car c’est de toi que sortira, le chef qui doit régir Israël mon peuple.[3]

    périt rongé des vers. Le roi Agrippa, devant qui Festus fit comparaître saint Paul, était son fils. ― Les Hérodes étaient Iduméens d’origine, c’est-à-dire descendants d’Esaü. Le premier naquit à Ascalon. » (L. BACUEZ). ― Son père Antipater avait été nommé procureur de la Judée par Jules César, sous le pontificat d’Hyrcan II, en 47 avant Jésus-Christ. Les Iduméens s’étaient convertis à la religion juive, quand ils avaient été soumis par Jean Hyrcan, vers 129 avant Jésus-Christ. À la mort d’Antipater, son fils Hérode, âgé, dit-on de quinze ans, devint gouverneur de la Galilée, puis de la Cœlésyrie. Plus tard, Marc-Antoine le nomma tétrarque de Judée avec son frère Phasaël. Une invasion des Parthes, qui soutenaient les anciens princes Asmonéens, l’obligea de fuir à Rome. Là il fut nommé, par le Sénat, roi de Judée, en 40 avant Jésus-Christ, et dans la suite, Auguste augmenta encore son pouvoir et son royaume. Hérode, qu’on a surnommé le Grand, se distingua par son luxe et ses cruautés. Il rebâtit le temple de Jérusalem et aussi celui de Samarie ; il introduisit les jeux païens dans sa capitale, et le culte païen à Césarée ; à Rome il avait sacrifié à Jupiter. Il mourut à l’âge de 70 ans, souillé du sang de sa femme Marianne, de trois de ses fils, des saints Innocents et de bien d’autres. On place ordinairement sa mort l’an 4 avant notre ère. ― Les mages étaient des sages ou savants qu’on croit être venus de l’Arabie Déserte, de la Chaldée ou de la Mésopotamie, aux environs de l’Euphrate. Comme le fameux devin Balaam avait habité ces contrées, on pouvait y avoir conservé le souvenir de la prophétie par laquelle il avait annoncé l’avènement du Messie sous l’emblème d’une étoile qui devait s’élever de Jacob (voir Nombres, 24, 17).

  1. Matth. 2,2 : Voir sur l’étoile des mages, la note 28 à la fin du volume (appendices).
  2. Matth. 2,4 : Les princes des prêtres, c’est-à-dire les chefs des prêtres, comme le porte le texte grec, les chefs des vingt-quatre familles sacerdotales qui faisaient à tour de rôle une semaine chacun le service du temple. La Vulgate avait employé le mot principes, on a pris l’habitude de traduire en français les princes des prêtres, mais il faut remarquer que le mot principes n’a pas le sens restreint de notre mot princes et signifie ici dans le texte latin chefs, chefs des familles sacerdotales. Ils étaient membres du sanhédrin. ― Les scribes du peuple. On appelait scribes des hommes habiles dans la science et dans l’explication de la loi mosaïque. Ils jouissaient d’une grande considération parmi le peuple. Ils sont ordinairement mentionnés comme ici avec les princes, c’est-à-dire les chefs des prêtres. Comme corps, ils avaient une plus grande influence que les prêtres simplement dits. Plusieurs d’entre eux faisaient partis du sanhédrin avec les principaux des prêtres et les anciens. Leur nombre était considérable ; ils avaient des écoles où ils enseignaient ; ils donnaient aussi des conseils à ceux qui les consultaient. ― Les docteurs de la loi étaient des scribes mais on réservait ce titre de docteurs à ceux des scribes qui étaient spécialement juristes et interprétaient la loi. La plupart des scribes étaient pharisiens ; ils comptaient cependant aussi dans leurs rangs quelques saduccéens. Ils avaient surchargé la loi de pratiques minutieuses ; ils adressèrent souvent au Sauveur des questions captieuses et ils méritèrent d’être traités par lui d’hypocrites et de guides aveugles.
  3. Matth. 2,6 : Voir Michée, 5, 2 ; Jean, 7, 42.