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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2361

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7. Alors Hérode, les mages secrètement appelés, s’enquit d’eux avec soin du temps où l’étoile leur était apparue ;

8. Et, les envoyant à Bethléem, il dit : Allez, informez-vous exactement de l’enfant ; et lorsque vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que moi aussi j’aille l’adorer.

9. Ceux-ci donc, après avoir entendu le roi, s’en allèrent ; et voilà que l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les précédait jusqu’à ce qu’elle vint et s’arrêta au-dessus du lieu où était l’enfant.[1]

10. Or, voyant l’étoile, il se réjouirent d’une grande joie.

11. Et, entrant dans la maison, ils trouvèrent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l’adorèrent ; puis, leurs trésors ouverts, ils lui offrirent des présents, de l’or, de l’encens et de la myrrhe.[2]

12. Mais ayant été avertis en songe de ne point retourner vers Hérode, ils revinrent dans leur pays par un autre chemin.

13. Après qu’ils furent partis, voilà qu’un ange du Seigneur apparut à Joseph pendant son sommeil, et dit : Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, fuis en Egypte et restes-y, jusqu’à ce que je te parle ; car il arrivera qu’Hérode cherchera l’enfant pour le faire mourir.

14. Joseph, s’étant levé, prit l’enfant et sa mère pendant la nuit et se retira en Egypte ;

15. Et il s’y tint jusqu’à la mort d’Hérode, afin que fût accomplie cette parole que le Seigneur a dite par le prophète : J’ai rappelé mon fils de l’Egypte.[3]

16. Alors Hérode, voyant qu’il avait été trompé par les mages, entra en une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants qui étaient dans Bethléem et dans tous ses environs, depuis deux ans et au-dessous, selon le temps dont il s’était enquis des mages.[4]

17. Ce fut alors que s’accomplit la parole du prophète Jérémie, disant :

18. Une voix a été entendue dans Rama, des pleurs et des cris déchirants souvent répétés : c’était Rachel pleurant ses fils et ne voulant point se consoler, parce qu’ils ne sont plus.[5]

  1. Matth. 2,9 : Du lieu où était l’enfant. Ce lieu est appelé maison au verset 11, d’où divers commentateurs ont conclu que la Sainte Vierge et saint Joseph avaient quitté la grotte et l’étable et avaient été reçus dans une maison proprement dite, avant l’arrivée des mages. Il est cependant possible que le mot de maison, dont la signification est très large dans les langues orientales, soit appliqué ici à la grotte et pris simplement dans le sens de demeure, habitation. La tradition actuelle place dans la grotte l’adoration des mages.
  2. Matth. 2,11 : Voir Psaumes, 71, 10. ― La plupart des Pères ont remarqué dans ces présents un mystère qui désignait la divinité, la royauté et l’humanité de Jésus-Christ.
  3. Matth. 2,15 : Voir Osée, 11, 1.
  4. Matth. 2,16 : Un auteur païen a conservé le souvenir du massacre des saints Innocents. « Macrobe raconte entre les bons mots d’Auguste que cet empereur, ayant appris que parmi les enfants qu’Hérode, roi des Juifs, avait fait tuer en Syrie, âgés de deux ans et au-dessous, avait enveloppé son propre fils dans ce massacre, dit : Il vaut mieux être le pourceau d’Hérode que son fils. » (GLAIRE.)
  5. Matth. 2,18 : Voir Jérémie, 31, 15. ― Rachel fut enterrée près de Bethléem. Son tombeau est à une demi-lieue, au nord de ce village. Le tombeau actuel « ne remonte qu’à Mohammed IV, qui l’a renouvelé en 1679. Un Juif d’Europe l’a fait réparer récemment, dit Mgr Mislin. Des ruines sont éparses sur les collines ; quelques-uns ont cru que ce devait être celles de