Aller au contenu

Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2362

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


19. Hérode étant mort, voilà qu’un ange du Seigneur apparut à Joseph pendant son sommeil en Egypte,

20. Disant : Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et va dans la terre d’Israël ; car ils sont morts, ceux qui recherchaient la vie de l’enfant.

21. Joseph s’étant levé, prit l’enfant et sa mère et vint dans la terre d’Israël.

22. Mais ayant appris qu’Archélaüs régnait en Judée à la place d’Hérode, son père, il appréhenda d’y aller ; et, averti pendant son sommeil, il se retira dans le pays de Galilée.[1]

23. Etant donc venu, il habita une ville qui est appelée Nazareth, afin que s’accomplît ce qui a été dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen.[2]

CHAPITRE 3.


1. Or, en ces jours-là, vint Jean-Baptiste prêchant dans le désert de Judée,[3]

    Rama. Au témoignage d’Eusèbe, [il y avait] un lieu appelé Rama près de Bethléem. » Il paraît plus exact [à d’autres] de prendre ici simplement ce mot dans le sens de hauteur. Ce fut là qu’on entendit les cris déchirants qui s’élevèrent jusqu’au ciel des mères de Bethléem et des environs, personnifiés dans Rachel, la mère des enfants d’Israël. ― Pourquoi, se demande saint Jérôme, ces enfants sont-ils plus particulièrement attribués à Rachel, tandis qu’elle est la mère de Benjamin et non de Juda, dans la tribu duquel est située la ville de Bethléem ? Il répond : « Parce que Rachel est ensevelie près de Bethléem, et qu’elle a pris le titre de mère de la terre qui a donné l’hospitalité à son corps ; ou encore, parce que les deux tribus de Juda et de Benjamin se touchaient, et qu’Hérode avait ordonné de mettre à mort non seulement les enfants de Bethléem, mais ceux de tous les environs. »

  1. Matth. 2,22 : Archélaüs, fils d’Hérode le Grand et de la samaritaine Malthace, avait été désigné par son père pour être son successeur dans le royaume de Judée. Les soldats le proclamèrent roi, mais il ne voulut prendre ce titre qu’après y avoir été autorisé par Auguste. Avant de partir pour Rome, il fit périr près de trois mille Pharisiens pour réprimer une sédition. Il revint de la capitale de l’empire avec le titre d’ethnarque et épousa Glaphyra, veuve de son frère Alexandre. Son mépris de la loi mosaïque et ses cruautés révoltèrent les Juifs qui portèrent leurs plaintes à Auguste. Archélaüs fut déposé (an 7 de Jésus-Christ) et exilé à Vienne, dans les Gaules, où il mourut. Quelques commentateurs ont vu une allusion au voyage d’Archélaüs à Rome dans la parabole de Notre-Seigneur rapporté dans saint Luc, 19, 12-14. ― Archélaüs régnait en Judée, et non en Galilée, où était située Nazareth. L’autorité d’Archélaüs s’étendait sur la Judée, l’Idumée et la Samarie. Le reste du royaume d’Hérode avait été partagé entre ses deux autres fils : Hérode Antipas avait eu la Galilée et la Pérée, et Philippe la Batanée, la Trachonitide et l’Hauranitide. La Judée proprement dite correspondait à peu près à l’ancien royaume de Juda, formé par la Palestine du Sud. ― Le pays de Galilée. Sur la Galilée, voir la note 29 à la fin du volume.
  2. Matth. 2,23 : Nazareth. Voir sur Nazareth la note 30 à la fin du volume.
  3. Matth. 3,1 : En ces jours-là, c’est-à-dire au temps de Jésus-Christ dont ce livre contient l’histoire ; car cette expression n’indique pas toujours que les faits qui la suivent soient immédiatement arrivés après ceux qui la précèdent. ― Jean (Yohanan, Jéhovah fait grâce), surnommé Baptiste, parce qu’il baptisait dans le Jourdain, était de race sacerdotale, fils de Zacharie et d’Elisabeth, cousine de la sainte Vierge, voir Luc, 1, 5-80. Destiné par la Providence à être le précurseur du Messie, il se prépara à sa mission