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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2388

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permis de faire le bien les jours de sabbat.

13. Alors il dit à cet homme : Etends ta main. Il retendit, et elle devint saine comme l’autre.

14. Cependant les Pharisiens étant sortis tinrent conseil contre lui comment ils le perdraient.

15. Mais Jésus, le sachant, partit de là, et beaucoup le suivirent et il les guérit tous.

16. Et il leur ordonna de ne point le révéler.

17. Afin que fût accomplie la parole du prophète Isaïe, disant :

18. Voici mon serviteur que j’ai choisi, l’objet de ma dilection, en qui mon âme a mis toutes ses complaisances. Je ferai reposer mon esprit sur lui, et il annoncera la justice aux nations.[1][2]

19. Il ne disputera point, il ne criera point, et personne n’entendra sa voix dans les places publiques.

20. Il n’achèvera pas de rompre un roseau à demi brisé, et n’éteindra point une mèche encore fumante, jusqu’à ce qu’il assure le triomphe de la justice.

21. Et les nations espéreront en son nom.

22. Alors on lui présenta un démoniaque, aveugle et muet, et il le guérit, en sorte qu’il parlait et voyait.

23. Et tout le peuple, frappé de stupéfaction, disait : N’est-ce point là le Fils de David ?

24. Or, entendant cela, les pharisiens disaient : Celui-ci ne chasse les démons que par Béelzébub, prince des démons.[3]

25. Mais, Jésus connaissant leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même sera ruiné, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne subsistera pas.[4]

26. Que si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même ; comment donc son royaume subsistera-t-il ?

27. Et si moi je chasse les démons par Béelzébub, par qui vos enfants les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges.

28. Mais si je chasse les démons par l’esprit de Dieu, le royaume de Dieu est donc parvenu jusqu’à vous.

29. D’ailleurs, comment quelqu’un peut-il entrer dans la maison du fort et enlever ce qu’il possède, si auparavant il ne lie le fort ? C’est alors qu’il pillera sa maison.[5]

30. Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui ne rassemble pas avec moi, disperse.[6]

  1. Matth. 12,18-21 : Ce texte d’Isaïe (voir Isaïe, 42, 1-4) s’applique à Jésus-Christ même dans le sens littéral. En effet, Jésus-Christ était Fils coéternel et consubstantiel au Père par sa nature divine, mais il s’est rendu son serviteur, comme le dit saint Paul, (voir Philippiens, 2, 2 (?)), en se revêtant de la chair et des infirmités humaines.
  2. Matth. 12,18 : Voir Isaïe, 42, 1.
  3. Matth. 12,24 : Voir Matthieu, 9, 34 ; Marc, 3, 22 ; Luc, 11, 15. ― Béelzébub. Voir Matthieu, 10, 25.
  4. Matth. 12,25 : Voir Luc, 11, 17.
  5. Matth. 12,29 : Le fort, ou le fort armé, comme l’appelle saint Luc (voir Luc, 11, 21), était le latriensis des anciens, c’est-à-dire un officier fidèle et vaillant à qui l’on confiait la garde d’une maison.
  6. Matth. 12,30 : Jésus-Christ parle ici à des pharisiens, qui, par le seul refus qu’ils faisaient de croire en lui, formaient une opposition des plus fortes à la prédication de l’Evangile. Car, comme ils étaient les plus accrédités des Juifs, leur exemple empêchait un grand nombre de conversions.