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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2396

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corps et l’ensevelirent ; puis ils vinrent l’annoncer à Jésus.

13. Ce que Jésus ayant entendu, il partit de là dans une barque, pour se retirer à l’écart en un lieu désert ; mais le peuple l’ayant su, le suivit à pied, des villes.[1]

14. Et, comme il sortait de la barque, il vit une grande foule ; il eut pitié d’eux, et il guérit leurs malades.

15. Or le soir étant venu, ses disciples s’approchèrent de lui, disant : Ce lieu est désert, et déjà l’heure est avancée ; renvoyez le peuple, pour qu’ils aillent dans les villages acheter de quoi manger.

16. Mais Jésus leur dit : Il n’est pas nécessaire qu’ils y aillent ; donnez-leur vous-mêmes à manger.

17. Ils lui répondirent : Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons.[2]

18. Jésus leur dit : Apportez-les moi ici.

19. Et après avoir ordonné à la multitude de s’asseoir sur l’herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et levant les yeux au ciel, il les bénit ; puis rompant les pains, il les donna à ses disciples, et ses disciples au peuple.[3]

20. Ils en mangèrent tous et furent rassasiés ; et les disciples emportèrent les restes, douze paniers pleins de morceaux.

21. Or, le nombre de ceux qui mangèrent fut de cinq mille hommes, outre les femmes et les petits enfants.

22. Aussitôt Jésus ordonna à ses disciples de monter dans la barque et de le précéder de l’autre côté de la mer, tandis qu’il renverrait le peuple.[4]

23. Et, le peuple renvoyé, il monta seul sur la montagne pour prier. Or, le soir étant venu, il se trouvait là seul.[5]

24. Cependant, la barque était agitée par les flots au milieu de la mer ; car le vent était contraire.

25. Mais à la quatrième veille de la nuit, il vint à eux marchant sur la mer.[6]

26. Or, le voyant marcher sur la mer, ils se troublèrent et dirent ; C’est un fantôme ; et ils poussèrent des cris de frayeur.

27. Mais Jésus aussitôt leur parla, disant : Ayez confiance, c’est moi, ne craignez point.

  1. Matth. 14,13 : Voir Marc, 6, 31 ; Luc, 9, 10 ; Jean, 6, 1. ― Des villes ; c’est-à-dire des villes voisines. ― Le lieu désert où Jésus se retira se trouvait dans les environs de Bethsaïde-Julias, au nord-est du lac de Tibériade (voir Matthieu, 11, 21), dans la tétrarchie de Philippe, prince d’un caractère doux, pacifique. Voir Luc, note 3.1. La région qui s’étend au nord-est du lac est peu peuplée, parce qu’elle est moins arrosée et par suite moins fertile.
  2. Matth. 14,17 : Voir Jean, 6, 9.
  3. Matth. 14,19 : Il les bénit. Comparer à Luc, 9, 6.
  4. Matth. 14,22 : Voir Marc, 6, 45.
  5. Matth. 14,23 : Voir Jean, 6, 15. ― Sur la montagne ; c’est-à-dire la montagne voisine. Comparer à Matthieu, 5, 1.
  6. Matth. 14,25 : Du temps de Jésus-Christ, les Juifs partageaient la nuit en quatre veilles égales entre elles, à la manière des Grecs et des Romains. ― La première veille commençait au coucher du soleil ; la seconde, appelée minuit, commençait vers neuf heures et se prolongeait jusqu’au milieu de la nuit ; la troisième, appelée le chant du coq ; se terminait vers trois heures du matin ; la quatrième finissait à la pointe du jour.