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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2431

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28. Car ceci est mon sang, le sang du nouveau testament, qui sera répandu pour un grand nombre en rémission des péchés.[1]

29. Or, je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.

30. Et l’hymne dit, ils s’en allèrent à la montagne des Oliviers.[2]

31. Alors Jésus leur dit : Vous tous vous prendrez du scandale à mon sujet pendant cette nuit ; car il est écrit : Je frapperai le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées.[3]

32. Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée.[4]

33. Or, Pierre répondant, lui dit : Quand tous se scandaliseraient de vous, pour moi jamais je ne me scandaliserai.

34. Jésus lui répondit : En vérité, je te dis que cette nuit même, avant qu’un coq chante, tu me renieras trois fois.[5]

35. Pierre lui dit : Quand il me faudrait mourir avec vous, je ne vous renierai point. Et tous les disciples dirent aussi de même.[6]

36. Alors Jésus vint avec eux à une maison de campagne qui est appelée Gethsémani, et il dit à ses disciples : Asseyez-vous ici, pendant que j’irai là et que je prierai.[7]

    leur est ordonné de consacrer, d’offrir et d’administrer ce sacrement, parce que Jésus-Christ, dans le même moment, commanda à ses apôtres de faire cela, selon ces paroles de saint Luc (voir Luc, 22, 19) : Faites ceci en mémoire de moi.

  1. Matth. 26,28 : Le sang du nouveau testament. Comme l’ancien testament était consacré avec le sang des victimes (voir Exode, 24, 8) par ces paroles : Ceci est le sang du testament (voir Hébreux, 9, 20), de même se trouve ici la consécration et l’institution du nouveau testament dans le sang de Jésus-Christ, répandu d’une manière mystique par ces paroles : Ceci est le sang du nouveau Testament. ― Pour un grand nombre. Voir Matthieu, 20, 28.
  2. Matth. 26,30 : Et l’hymne dit ; c’est-à-dire, selon les uns, après le chant des Psaumes 112 à 117, consacrés dans les rituels des Juifs, pour la cène pascale ; ou, selon d’autres, après le chant du cantique composé par le Sauveur lui-même pour la circonstance. ― Comme Jésus-Christ et les Apôtres suivaient ordinairement les coutumes juives, l’opinion des premiers est la plus probable. « La nuit pascale, les Juifs avaient coutume de chanter deux hymnes eucharistiques, appelés Hallel, l’un qui commence par Halleluia et qui se compose des Psaumes 112 à 117 ; l’autre qu’on appelle grand, parce qu’on y dit vingt-six fois : Car sa miséricorde est à jamais (voir, Psaumes, 136, 1 en hébreu ; 135, 1 dans la Vulgate) qui se compose du Psaume 136. On divise le Hallel en deux parties : les Psaumes 112 et 113 avant de se mettre à table, le reste à la fin de la Cène pascale. » (H.-J. MICHON.)
  3. Matth. 26,31 : Voir Marc, 14, 27 ; Jean, 16, 32 ; Zacharie, 13, 7.
  4. Matth. 26,32 : Voir Marc, 14, 28 ; 16, 7.
  5. Matth. 26,34 : Voir Marc, 14, 30 ; Jean, 13, 38.
  6. Matth. 26,35 : Voir Marc, 14, 31 ; Luc, 22, 33.
  7. Matth. 26,36 : Gethsémani. « Au bord même et presque à la naissance du torrent de Cédron, à l’est de Jérusalem, est Gethsémani ou le jardin des Oliviers. On y voit la grotte où Notre-Seigneur répandit une sueur de sang. Cette grotte est irrégulière, profonde et haute, et divisée en deux cavités qui communiquent par une espèce de portique souterrain ; on y a pratiqué des autels. Le jardin même est entouré d’un petit mur de pierres sans ciment, et huit oliviers espacés de trente à quarante pas les uns des autres le couvrent presque tout entier de leur ombre. Ces oliviers sont au nombre des plus grands arbres que j’ai jamais rencontrés, dit Lamartine ; la tradition fait remonter leurs années jusqu’à la date mémorable de l’agonie de l’Homme-Dieu qui les choisit pour cacher ses divines angoisses. [L’olivier est pour ainsi dire immortel, a observé Châteaubriand, parce qu’il renaît de sa souche.] Leur aspect confirmerait au besoin la tradition