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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2554

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hommes, tout le peuple nous lapidera, car ils tiennent pour certain que Jean était prophète.

7. Ils répondirent donc qu’ils ne savaient d’où il était.

8. Et Jésus leur dit : Ni moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais ces choses.

9. Alors il se mit à dire au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne, et la loua à des vignerons, et lui-même fut longtemps en voyage.[1]

10. Et dans la saison, il envoya un de ses serviteurs aux vignerons, pour qu’ils lui donnassent du fruit de la vigne. Mais eux, après l’avoir déchiré de coups, le renvoyèrent les mains vides.[2]

11. Il envoya encore un autre serviteur. Mais eux, l’ayant aussi déchiré de coups et chargé d’outrages, ils le renvoyèrent les mains vides.

12. Enfin il en envoya un troisième ; les vignerons le blessèrent aussi et le jetèrent dehors.

13. Alors le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? J’enverrai mon fils bien-aimé ; peut être que lorsqu’ils le verront, ils le respecteront.

14. Mais les vignerons l’ayant vu, pensèrent en eux-mêmes, disant : Celui-ci est l’héritier, tuons-le, afin que nôtre devienne l’héritage.

15. Et l’ayant jeté hors de la vigne, ils le tuèrent. Que leur fera donc le maître de la vigne ?

16. Il viendra, et perdra ces vignerons, et donnera la vigne à d’autres. Ce qu’ayant entendu, ils lui dirent : À Dieu ne plaise !

17. Mais Jésus les regardant dit : Qu’est-ce donc que ce qui est écrit : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue un sommet d’angle ?[3]

18. Quiconque tombera sur cette pierre sera brisé, et celui sur qui elle tombera, elle le réduira en poudre.

19. Et les princes des prêtres et les scribes cherchaient à mettre la main sur lui en cette heure-là, mais ils craignirent le peuple ; ils avaient compris que c’étaient à eux qu’il avait appliqué cette parabole.

20. Et, l’épiant, ils envoyèrent des gens qui feignaient d’être justes, pour lui tendre des embûches et le surprendre dans ses paroles, afin de le livrer au magistrat et au pouvoir du gouverneur.[4]

21. Ainsi ils l’interrogèrent disant : Maître, nous savons que vous parlez et enseignez avec droiture ; que vous ne faites acception de personne, mais que vous enseignez la voix de Dieu dans la vérité :

22. Nous est-il permis de payer le tribut à César, ou non ?[5]

23. Considérant leur ruse, il leur dit : Pourquoi me tentez-vous ?

  1. Luc 20,9 : Voir Isaïe, 5, 1 ; Jérémie, 2, 21 ; Matthieu, 21, 33 ; Marc, 12, 1. ― « Un temps assez long : dans l’application de la parabole, il faut entendre tout le temps qui s’écoula depuis l’alliance du Sinaï et l’entrée des Hébreux dans la Terre promise jusqu’à la venue du Messie, environ 2000 ans. » (CRAMPON, 1885)
  2. Luc 20,10-11 : Voir, pour le mot déchirer, Matthieu, 21, 35.
  3. Luc 20,17-18 : Voir Psaumes, 117, 22 ; Isaïe, 28, 16 ; Matthieu, 21, 42 ; Actes des Apôtres, 4, 11 ; Romains, 9, 33 ; 1 Pierre, 2, 7.
  4. Luc 20,20 : Voir Matthieu, 22, 15 ; Marc, 12, 13.
  5. Luc 20,22 : À César ou à l’empereur. C’était alors Tibère. Voir Luc, 3, 1.