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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2663

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où le persécuteur fut terrassé et où il se soumit au divin maître, se trouve à cinq cent pas de la ville. Saint Augustin dit qu’il est bien connu et qu’on le montre aux voyageurs. Les chrétiens s’y rendent en procession chaque année, le 25 janvier. La rue droite traverse encore la ville dans toute sa longueur. » (L. BACUEZ.) ― Tous les voyageurs vantent à l’envi la beauté de Damas. « Je comprends, dit Lamartine, que les traditions arabes placent à Damas le site du paradis perdu : aucun lieu de la terre ne rappelle mieux l’Eden. La vaste et féconde plaine, les sept rameaux du fleuve bleu qui l’arrosent, l’encadrement majestueux des montagnes, les lacs éblouissants qui réfléchissent le ciel sur la terre, la perfection du climat, tout indique au moins que Damas a été une des premières villes bâties par les enfants des hommes… Tant que la terre portera des empires, Damas sera une grande ville. »</ref>

3. Comme il était en chemin, et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière du ciel brilla autour de lui.[1]

4. Et, tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?

5. Il dit : Qui êtes-vous, Seigneur ? Et le Seigneur : Je suis Jésus que tu persécutes ; il t’est dur de regimber contre l’aiguillon.

6. Alors, tremblant et frappé de stupeur, il dit : Seigneur, que voulez-vous que je fasse ?

7. Et le Seigneur lui répondit : Lève-toi, entre dans la ville ; car c’est là que te sera dit ce qu’il faut que tu fasses. Or les hommes qui l’accompagnaient demeuraient tout étonnés, entendant bien la voix, mais ne voyant personne.[2]

8. Saul se leva donc de terre, et, les yeux ouverts, il ne voyait rien. Ainsi, le conduisant par la main, ils le firent entrer dans Damas.

9. Et il y fut trois jours ne voyant point ; et il ne but ni ne mangea.

10. Or il y avait un certain disciple à Damas, du nom d’Ananie ; et le Seigneur lui dit en vision : Ananie. Et il dit : Me voici Seigneur.

11. Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, et va dans la rue qu’on appelle Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul de Tarse ; car il y est en prières.[3]

12. (Saul vit aussi un homme du nom d’Ananie, entrant et lui imposant les mains, pour qu’il recouvrât la vue.)[4]

13. Ananie répondit : Seigneur, j’ai appris d’un grand nombre de personnes combien cet homme a fait de maux à vos saints dans Jérusalem ;[5]

  1. Act. 9,3 : Voir Actes des Apôtres, 22, 6 ; 1 Corinthiens, 15, 8 ; 2 Corinthiens, 12, 2.
  2. Act. 9,7 : Ceci semble contradictoire avec ce qui est dit dans Actes des Apôtres, 22, 9. Mais cette contradiction, qui n’est qu’apparente, s’évanouit quand on considère qu’entendre signifie tout à la fois être frappé d’un son et comprendre.
  3. Act. 9,11 : La rue qu’on appelle Droite. « La rue Droite subsiste encore dans toute sa longueur ; c’est la plus grande de la ville. Elle la traverse d’une extrémité à l’autre, d’orient en occident. Ses édifices de chaque côté sont presque autant de boutiques ou de magasins dans lesquels sont étalées les plus riches marchandises soit d’Europe, soit des diverses parties de l’Asie, qu’y ont apportés les caravanes des pèlerins. » (DE GERAMB.) ― Saul de Tarse. Sur tarse, voir verset 30.
  4. Act. 9,12 : Saul vit aussi un homme. Pendant que le Seigneur faisait entendre sa voix à Ananie, il le montrait à Saul dans une vision.
  5. Act. 9,13 : Les premiers chrétiens étaient communément appelés saints, soit parce qu’ils avaient été sanctifiés par la grâce des sacrements, soit parce que la pureté de leurs mœurs et la sainteté de leur vie les rendaient dignes de cette glorieuse dénomination.