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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2742

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11. Que si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

12. Ainsi, mes frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair.

13. Car si c’est selon la chair que vous vivez, vous mourrez ; mais si par l’esprit vous mortifiez les œuvres de la chair, vous vivrez.

14. Attendu que tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.

15. Aussi vous n’avez point reçu de nouveau l’esprit de servitude qui inspire la crainte ; mais vous avez reçu l’esprit d’adoption des fils, dans lequel nous crions : Abba (Père).[1]

16. En effet, l’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.[2]

17. Mais si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers ; héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu cependant que nous souffrions avec lui, afin d’être glorifiés avec lui.

18. Or j’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes de la gloire future qui sera révélée en nous.[3]

19. Aussi la créature attend d’une vive attente la manifestation des enfants de Dieu.[4]

20. Car elle est assujettie à la vanité, non point volontairement, mais à cause de celui qui l’y a assujettie dans l’espérance,

21. Qu’elle-même, créature, sera aussi affranchie de la servitude de la corruption, pour passer à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.

22. Car nous savons que toutes les créatures gémissent et sont dans le travail de l’enfantement jusqu’à cette heure.

23. Et non-seulement elles, mais aussi nous-mêmes qui avons les prémices de l’Esprit ; oui, nous-mêmes nous gémissons au dedans de nous, attendant l’adoption des enfants de Dieu, la rédemption de notre corps.[5]

24. Car c’est en espérance que nous avons été sauvés. Or l’espérance qui se voit n’est pas de l’espérance ; car ce que quelqu’un voit, comment l’espérerait-il ?

25. Et si nous espérons ce que nous ne voyons pas encore, nous l’attendons par la patience.

  1. Rm. 8,15 : Voir2 Timothée, 1, 7 ; Galates, 4, 6. ― Abba, Père. Voir Marc, 14, 36.
  2. Rm. 8,16 : Par le mouvement intérieur de l’amour divin et la paix de la conscience qu’éprouvent les enfants de Dieu, ils ont, en effet, une sorte de témoignage de la faveur divine, par laquelle ils sont raffermis dans l’espérance de leur justification et de leur salut, mais qui ne leur donne cependant pas une assurance absolue ; car cette assurance ne s’obtient pas ordinairement en cette vie, où il nous est ordonné de travailler à notre salut avec crainte et tremblement, et à nous tenir sans cesse sur nos gardes, parce que celui qui se croit ferme est plus près de tomber.
  3. Rm. 8,18 : Ne sont pas dignes (non sunt condignæ); sont sans proportion avec la gloire future ; cachée maintenant dans le Ciel (voir Colossiens, 3, 3-4 ; 1 Pierre, 1, 4). Elle sera révélée lorsque le royaume messianique sera inauguré dans toute sa splendeur par l’avènement de Jésus-Christ et la résurrection des morts.
  4. Rm. 8,19-23 : La créature attend ; littéralement : L’attente attend.Ce genre de répétition a pour but de donner de la force au discours. ― La créature ou la création ; la nature physique elle-même blessée par le péché, humiliée par la condamnation d’Adam. « Mais elle est toujours soumise à l’homme, même vain et dépravé. Lasse d’être asservie à la faute, elle aspire à glorifier Dieu par le moyen de l’homme glorifié. » (P. TINTORI) « La créature attend cette glorification (la rédemption de notre corps, verset 23). Déjà, dans l’Ancien Testament, les prophètes font entendre que lorsque sera venu le règne [complet] du Messie, vainqueur du péché, toute la nature sera en même temps ennoblie et glorifiée (voir Isaïe, 11, 6-9 ; 65, 17-25 ; 66, 22). Cette idée encore obscure devient dans les rabbins postérieurs un dogme entièrement fixé. Comparer à Apocalypse, chapitre 21 et 2 Pierre, 3, verset 10 et suivants. » (CRAMPON, 1885)
  5. Rm. 8,23 : Voir Luc, 21, 28.