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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2794

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mais, prenant congé d’eux, je suis parti pour la Macédoine.[1]

14. Mais grâces à Dieu, qui toujours nous fait triompher dans le Christ Jésus, et répand par nous en tous lieux l’odeur de sa connaissance ;

15. Parce que nous sommes pour Dieu une bonne odeur du Christ à l’égard de ceux qui se sauvent, et à l’égard de ceux qui périssent :

16. Aux uns odeur de mort pour la mort ; mais aux autres odeur de vie pour la vie. Or qui est capable d’un tel ministère ?

17. Car nous ne sommes pas comme beaucoup, qui corrompent la parole de Dieu ; mais c’est avec sincérité, comme de la part de Dieu, devant Dieu, en Jésus-Christ que nous parlons.

CHAPITRE 3.


1. Commencerons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes ? ou (comme quelques-uns) avons-nous besoin de lettres de recommandation auprès de vous, ou même de vous ?

2. Vous êtes vous-mêmes notre lettre, écrite dans nos cœurs, laquelle est connue et lue de tous les hommes,

3. Etant manifestement reconnus pour être la lettre du Christ écrite par notre ministère, non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant ; non sur des tables de pierre, mais sur les tables charnelles du cœur.[2]

4. Or, une telle confiance nous l’avons en Dieu par le Christ ;[3]

5. Non que nous soyons suffisants pour former aucune pensée par nous-mêmes, comme de nous ; mais notre suffisance vient de Dieu,

6. Qui nous a même rendus propres à être les ministres de la nouvelle alliance, non par la lettre, mais par l’Esprit ; car la lettre tue, tandis que l’Esprit vivifie.[4]

7. Que si le ministère de mort, gravé en lettres sur des pierres, a été environné d’une gloire telle, que les enfants d’Israël ne pouvaient regarder la face de Moïse, à cause de la gloire de son visage, laquelle devait s’évanouir ;

8. Comment le ministère de l’Esprit ne serait-il pas plus glorieux ?

9. Car si le ministère de condamnation est glorieux, le ministère de justice est beaucoup plus abondant en gloire.[5]

  1. II Cor. 2,13 : Tite, gentil converti, à qui est adressée l’Epître qui porte son nom, avait peut-être porté à Corinthe avec un autre disciple la première Epître de saint Paul adressée à cette Eglise. Il est certain dans tous les cas que saint Paul envoya Tite à Corinthe à la fin de son séjour à Ephèse, pour y recueillir des aumônes en faveur des fidèles de Jérusalem et juger de l’effet qu’avait produit sa première Epître. Nous apprenons ici que saint Paul n’ayant pas trouvé Tite à Troade, s’est rendu en Macédoine. Là il le rencontra, fut réjoui des nouvelles que Tite lui donna des Corinthiens et le renvoya dans cette ville avec sa seconde Epître pour y recueillir encore des aumônes, comme nous le lisons plus loin, voir 2 Corinthiens, 7, vv. 6-7, 13 ; 8, vv. 6, 16-18, 23-24.
  2. II Cor. 3,3 : Non sur des tables de pierre. Le Décalogue avait été gravé sur des tables de pierre, au Sinaï.
  3. II Cor. 3,4 : Nous l’avons en Dieu par le Christ, en tenant compte de Dieu, source de tout bien, qu’il nous donne par Jésus-Christ. Cette assurance, exprimée aux 2 versets précédents, Paul ne la puise pas en lui-même. Ce n’est pas à ses propres forces qu’il attribue le succès de ses travaux apostoliques, c’est à Dieu seul, qui l’a rendu capable d’être ministre de la nouvelle alliance (verset 6), si supérieure à l’ancienne.
  4. II Cor. 3,6 : Par la lettre mal entendue et prise sans l’esprit. ― Outre la peine de mort que la loi inflige, elle tue encore, en ce qu’elle fait connaître le péché, sans donner la force de l’éviter.
  5. II Cor. 3,9 : Glorieux ; littéralement gloire. En vertu d’un hébraïsme que nous avons déjà fait remarquer, les écrivains sacrés mettent souvent l’abstrait pour le concret.