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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2795

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10. Et même ce qu’il y a eu d’éclatant dans le premier, n’a pas été véritablement glorieux à cause de la gloire éminente du second.[1]

11. Car si ce qui disparaît a de la gloire, ce qui demeure en a bien davantage.

12. Ayant donc une telle espérance, nous usons d’une grande liberté ;

13. Et non comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les enfants d’Israël ne regardassent pas sur sa face ce qui devait disparaître ;[2]

14. Aussi leurs esprits se sont hébétés. Car jusqu’à ce jour le même voile demeure sans être levé, lorsqu’ils lisent l’Ancien Testament (parce que c’est par le Christ qu’il s’enlève).

15. Ainsi jusqu’à ce jour, lorsqu’ils lisent Moïse, ils ont un voile posé sur le cœur.

16. Mais lorsque Israël se sera converti au Seigneur, le voile sera enlevé.[3]

17. Or le Seigneur est l’Esprit, et où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté.[4]

18. Pour nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image de clarté en clarté, comme par l’Esprit du Seigneur.

CHAPITRE 4.


1. C’est pourquoi, chargés de ce ministère en vertu de la miséricorde que nous avons obtenue, nous ne perdons pas courage ;

2. Mais nous repoussons de nous les passions honteuses qui se cachent, ne marchant point dans l’artifice, et n’altérant point la parole de Dieu, mais nous recommandant, par la manifestation de la vérité, à toute conscience d’homme devant Dieu.[5]

3. Que si notre Evangile aussi

  1. II Cor. 3,10 : Dans le premier ministère, dont il est question au verset précédent.
  2. II Cor. 3,13 : Voir Exode, 34, 33.
  3. II Cor. 3,16 : Israël est expressément nommé au verset 13.
  4. II Cor. 3,17 : Voir Jean, 4, 24. ― « Où est l’Esprit du Seigneur, là est aussi la liberté. L’amour de la liberté, dit Fénelon, est une des plus dangereuses passions du cœur humain ; et il arrive de cette passion comme de toutes les autres, elle trompe ceux qui la suivent, et au lieu de la liberté véritable, elle leur fait trouver le plus dur et le plus honteux esclavage. On croit être libre, quand on ne dépend plus que de soi-même. Folle erreur ! Y a-t-il un état où l’on ne dépende pas d’autant de maîtres qu’il y a des personnes à qui l’on a relation ? Y en a-t-il un où l’on ne dépende pas encore davantage des fantaisies d’autrui que des siennes propres ? Tout le commerce de la vie n’est que gêne, par la captivité des bienséances et par la nécessité de plaire aux autres. D’ailleurs nos passions sont pires que les plus cruels tyrans. O mon Dieu, préservez-moi de ce funeste esclavage, que l’insolence humaine n’a pas honte de nommer une liberté. C’est en vous seul qu’on est libre. »
  5. II Cor. 4,2 : Saint Paul fait connaître et relève le ministère qu’il a reçu de Dieu, afin de combattre avec plus de succès les faux apôtres qui cherchaient à détruire son autorité et les fruits de sa prédication.