Seigneur avait instruits en personne et à qui il avait révélé tous ses mystères.
Ils affirmaient que saint Paul lui-même avait reconnu la supériorité de leurs
lumières et de leur pouvoir, et qu’en leur présence, à Jérusalem, il avait dû
renoncer à ses principes et se déclarer pour la circoncision. Ebranlés par ces
raisons ou séduits par ces artifices, un certain nombre de fidèles semblaient
disposés à joindre l’observation des lois de Moïse à la profession de la religion
chrétienne.
A cette nouvelle, l’Apôtre prend la plume pour revendiquer son autorité et rétablir la vraie doctrine ; et il écrit, comme d’un seul trait, cette lettre où son caractère se peint avec tant de vivacité, et où respire toute l’ardeur, toute la sollicitude, toute la tendresse de son zèle. Il traite ces prédicants, non comme des hommes de bonne foi involontairement égarés, mais comme des séducteurs, des docteurs de mensonge, qui ne cherchent qu’à surprendre et à asservir les âmes crédules. Pour les fidèles, il les rappelle à lui, les reprend et les encourage tour à tour. Nulle part il n’est plus concis dans ses raisonnements, plus sévère dans ses reproches, plus affectueux dans ses exhortations.
On distingue trois parties en cette Epître : — 1o La première est apologétique, i, 11-ii, 16. L’Apôtre établit la réalité de son apostolat et la conformité de sa doctrine avec celle de ses collègues. — 2o La seconde est dogmatique, ii, 17-v, 13. Il montre que la justification est attachée à la foi en Jésus-Christ, non à la loi de Moïse, dont l’observance est superflue et même nuisible ou dangereuse. — 3o La troisième est morale, v, 14-vi : elle a pour objet de corriger quelques abus et d’affermir les esprits dans la foi. (L. Bacuez.)