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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2816

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10. Seulement, nous devions nous ressouvenir des pauvres : ce que j’ai eu aussi grand soin de faire.

11. Or Céphas étant venu à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible.[1]

12. Car avant que quelques-uns, envoyés par Jacques, fussent arrivés, il mangeait avec les gentils ; mais quand ils furent venus, il se retirait et se séparait, craignant ceux qui étaient circoncis.

13. Et, à sa dissimulation, acquiescèrent les autres Juifs ; de sorte que Barnabé lui-même fut entraîné dans cette dissimulation.

14. Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Evangile, je dis à Céphas devant tous : Si toi, étant Juif, tu vis à la manière des gentils et non en Juif, comment forces-tu les gentils à judaïser ?

15. Nous, de naissance nous sommes Juifs, et non pécheurs d’entre les gentils.

16. Sachant que l’homme n’est point justifié par les œuvres de la loi, mais par la foi en Jésus-Christ, nous croyons nous-mêmes au Christ Jésus pour être justifiés par la foi du Christ, et non par les œuvres de la loi, attendu que par les œuvres de la loi ne sera justifiée nulle chair.[2]

17. Que si, cherchant à être justifiés dans le Christ, nous sommes nous-mêmes trouvés pécheurs, le Christ n’est-il pas ministre du péché ? Nullement.

18. Car si ce que j’ai détruit je le rétablis, je me constitue moi-même prévaricateur.[3]

19. En effet, moi-même par la loi je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu avec le Christ : j’ai été cloué à la croix.

20. Mais je vis, non plus moi, mais le Christ vit en moi. Car si je vis maintenant dans la chair, j’y vis en la foi du Fils de Dieu,

    a pas plus de portée. Il signifie seulement que la conduite suivie par saint Pierre donnait lieu à des interprétations fâcheuses, que ses égards pour les préjugés de ses compatriotes étaient, contre son gré, de nature à confirmer les Juifs dans leurs prétentions, ainsi qu’à inquiéter et à rebuter les Gentils. Rien n’indique qu’il eût en cela blessé sa conscience le moins du monde. Dieu voulut qu’en cette occasion il fût averti de ce qu’il avait à faire, non par une vision comme à Joppé, mais par un collègue et un subordonné, afin que son humilité pût servir à l’édification de tous. » (L. BACUEZ.)

  1. Gal. 2,11 : Saint Paul avait reproché à saint Pierre de s’être retiré de la table des gentils, dans la crainte de scandaliser les Juifs convertis ; ce qui pouvait faire croire aux gentils qu’ils étaient obligés de se conformer à la manière de vivre des Juifs, et par là même gêner la liberté chrétienne. Mais ce reproche n’attaque nullement la suprématie du prince des Apôtres ; car, dans de pareils cas, un inférieur peut et quelquefois doit avertir avec respect son supérieur ; et, comme le remarque saint Augustin, saint Pierre le souffrît avec une douceur, une humilité, une patience dignes de celui à qui le Sauveur avait dit : Tu es Pierre, et sur toi je bâtirai mon Eglise.
  2. Gal. 2,16 : Voir Romains, 3, 20. ― Nulle chair. Voir Matthieu, 24, 22.
  3. Gal. 2,18 : Sens : non, Jésus-Christ n’est pas ministre du péché ; car ce n’est pas quand nous cherchons à être justifiés par la foi en lui, sans les œuvres de la Loi, que nous sommes trouvés pécheurs, mais c’est quand, faisant tout le contraire, nous voulons rétablir la Loi dont nous avions reconnu l’impuissance et abandonné la pratique.