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APPENDICE.


quefois la Vulgate. Le téfakh est employé métaphoriquement pour désigner quelque chose de très court :

Tu m’as donné des jours de [quelques] palmes. Ps. xxxviii, 6.


4o Le doigt ou pouce, hébreu, ’elsba‘, était le quart du téfakh ou palme et équivalait à l’épaisseur du doigt. Dans le texte hébreu, ce mot ne désigne une mesure qu’en un seul passage, et encore y est-il question de quatre doigts, c’est-à-dire d’un téfakh. — 5o Dans le livre des Juges, pour déterminer la longueur de l’épée à double tranchant d’Aod, il est question d’une mesure appelée en hébreu, gômed, laquelle n’est mentionnée nulle autre part dans les Livres Saints. La Vulgate la traduit par paume de la main ; les versions orientales, par aune. La dimension en est incertaine. Plusieurs savants croient qu’elle est la même que celle de la coudée. — 6o Ezéchiel parle dans ses prophéties, pour mesurer les bâtiments, d’une mesure particulière de plus grande dimension que les précédentes, qânéh, calamus mensuræ, la canne[1]. On croit généralement qu’elle était de six coudées ou 3 mètres 15. — 7o Le mot hébreu, tsémed, rendu dans la Vulgate par jugerum, est employé deux fois[2] comme mesure agraire ; il désigne l’étendue d’un champ qui peut être labourée en un jour par une paire de bœufs.

1 Doigt
= 
0m 0218
4 1 Téfakh ou petit palme
= 
0m 0875
12 3 1 Zéreth ou grand palme
= 
0m 262
24 6 2 1 Coudée
= 
0m 525
144 36 12 6 1 Canne
= 
3m 150

II. Mesures de longueur dans le Nouveau Testament. — Les mesures particulières que nous trouvons employées dans les Évangiles sont : une mesure spéciale aux Hébreux, le chemin du sabbat, et deux mesures, l’une grecque et l’autre romaine, le stade et le mille. — 1o On appelait chemin du sabbat[3] la distance qu’il était légalement permis de parcourir sans violer la loi du repos prescrit ce jour-là par la loi mosaïque. Elle était de deux mille pas d’après les rabbins, environ 1392 mètres. — 2o Le stade[4] valait 600 pieds grecs ou 625 pieds romains, égaux à 125 pas romains, en mètres, 185. Huit stades faisaient un mille. — 3o Le mille[5] était une mesure itinéraire d’origine romaine, ainsi nommée parce qu’elle correspondait à une distance de mille pas. Elle équivalait à un peu plus de 1480 mètres. — 4o Les Actes des Apôtres mentionnent la brosse, mesure marine de 1m60[6].

2o mesures de capacité.

1o Les mesures de capacité étaient les mêmes pour les solides et pour les liquides, avec cette seule différence que l’unité de mesure des premiers s’appelait ’éphâh et celle des seconds bath, mais leur contenu était identique. — 1o Le mot ’éphâh signifie « mesure. » La Vulgate le rend tantôt par éphi[7], tantôt par modius [8], tantôt par amphora[9], tantôt par mensura[10]. Les rabbins, qui ont pris comme terme de comparaison les œufs de poule dans les évaluations de leurs mesures de capacité, disent que l’éphâh en contenait 432. Dans notre système, sa contenance est de 38 litres 88. — 2o Le mot bath signifie probablement aussi « mesure. » : c’est celle qui, égale pour la quantité à l’éphâh, comme nous l’avons déjà remarqué, était destinée à mesurer

  1. Ez., xl, 5-8 ; xli, 8 et suiv.; xlii. 16-19 (Apoc., xxi, 15).
  2. I Rois, xiv, 14 ; et Is., v, 10.
  3. Act., i, 12.
  4. Luc, xxiv, 13 ; Jean, vi, 19 ; Apoc., xxi, 15 (II Mac., xi, 5 ; xii, 10, 29).
  5. Matth., v, 41.
  6. Act., xxvii, 28. La brasse d’aujourd’hui est de 1 mètre 624 ; celle des anciens était, on le voit, à peu près la même.
  7. Ex., xvi, 36 ; Lév., v, 11 ; Ez., xlv, 10, 11 etc.
  8. Deut., xxv, 14 ; Is., v, 10, etc.
  9. Zach., v. 6, 7, 8, 9.
  10. Prov., xx, 10 ; Amos, viii, 5 ; Mich., vi, 10 ; dans ces derniers passages, S. Jérôme a rendu très exactement le sens mot hébreux, parce qu’il est employé en effet dans le sens général de mesure.