Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/3036

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
3004
APPENDICE.


50 sicles, de sorte qu’il en fallait 60 pour faire un talent[1]. Sous les Machabées, elle équivalait à cent sicles. — Le talent, talentum, était le poids le plus élevé ; Il s’appelait en hébreu kikkar, c’est-à-dire, rond, objet rond, parce qu’il avait sans doute une forme ronde. Il valait 3,000 sicles.

2. — POIDS ASSYRIEN DE DEUX MINES
(DU PALAIS DE SENNACHÉRIB).

Les poids étaient primitivement des pierres, ’abânim. Pour en assurer la régularité et prévenir les contestations ou y mettre fin, Moïse fit déposer dans le tabernacle des étalons qu’on appelait poids du sanctuaire. Ces étalons furent déposés plus tard dans le temple de Jérusalem et confiés à la garde des prêtres. Nous ignorons quelle était la forme de ces étalons. Chez les Assyriens et les Egyptiens, ils avaient la forme d’animaux[2]. Dans les transactions ordinaires, le vendeur et l’acheteur se servaient de balances, qu’ils portaient toujours à la ceinture, avec des pierres d’un poids déterminé.

Le rapport des poids hébreux avec notre système décimal a été établi par les sicles d’argent des Machabées que l’on a retrouvés et qui étaient probablement de même valeur que ceux de Moïse.

1 Gérah
= 
0 gr. 708
10 1 Béqah
= 
7 100
20 2 1 Sicle
= 
14 200
1,000 100 50 1 Mine
= 
708 850
60,000 6,000 3,000 60 1 Talent
= 
42 k. 533 gr. 100

Le Nouveau Testament mentionne une espèce de poids inconnu aux anciens Juifs, la λίτρα au libra (livre). C’était un poids romain qui se subdivisait en douze onces et est estimé 326 gr. 327. Il était représenté primitivement par une masse de cuivre qu’on appelait as et d’où vint la monnaie de ce nom.

II. Mesures.
1o mesures de longueur et de superficie.

I. Mesures de longueur dans l’Ancien Testament. — Les Hébreux, comme tous les autres peuples de l’antiquité, se servirent d’abord, pour mesurer les longueurs, de diverses parties du corps humain. — 1o On peut considérer comme unité de mesure la coudée, hébreu. ammâh, équivalant à la longueur de l’avant-bras ou à la distance du coude à l’extremité du medius ou troisième doigt. L’évalutation n’en est pas certaine ; on peut l’estimer approximativement à 0=525. — 2o La coudée se divisait en deux empans ou grands palmes, hébreu, zéreth (Septante : spithama), mot qui signifie paume de la main et marque la distance comprise entre le pouce et le petit doigt étendus[3]3o Le zereth se subdivisait en trois, téfakh ou tofukh, palmus petit palme, mesure de la largeur de la main ou de quatre doigts, comme le rend quel-

  1. La mine, d’après Ézéchiel, xlv, 12 auraît valu 70 sicles, mais la leçon que nous lisons dans la traduction grecque du passage de ce prophète, et qui porte 50 au lieu de 70, parait préférable.
  2. Voir Figures 2 et 4.
  3. Ex., xxviii, 16 ; xxxix, 19 ; I Sam. (I Rois), xvii. 4 ; Ez., xliii, 13. La Vulgate a toujours traduit zéreth par palmus, ne distinguent pas explicitement cette mesure du téfakh, ou petit palme, mais elle a entendu par là le spithama ou grand palme, qui avait douze doigts, Vitruve, iii, 1. Pour éviter la confusion, elle a rendu le petit palme, téfakh, par quatre doigts, Ex., xxv, 25 ; xxxvii, 12, et par tres unciæ, qui équivalent à quatre doigts, III Rois, vii, 26 ; cependant, dans les autres passages, elle a employé le mot palmus, et là il faut attribuer à ce mot la valeur du petit palme.