Aller au contenu

Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/3055

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
3023
APPENDICE.

Note 8, p. 2334 (Matt., iv, 18). — LA MER DE GALILÉE OU LAC DE TIBÉRIADE ET DE GÉNÉSARETH.

« Ce lac, auquel les Hébreux donnaient aussi le nom de mer, comme à tous les amas d’eau un peu considérable, s’appela d’abord lac de Cennéreth, de Génésareth ou de Genésar : dénominations qui, bien que diverses, ne désignaient qu’une seule et même ville, un seul et même pays à l’extrémité méridionale de la Galilée. On le nommait encore mer de Galilée, parce que vers le nord et l’orient il était enveloppé de cette province. Il ne prit le nom de Tibériade que lorsqu’Hérode eut fait bâtir cette ville, sur l’emplacement, dit-on, de Génésareth, en l’honneur de Tibère, lors de l’élévation de ce prince à l’empire. — Quoique dépouillé des villes, des villages et des magnifiques maisons qui l’embellissaient il y a deux mille ans, et malgré la nudité des montagnes qui l’entourent, ce lac n’en offre pas moins encore aujourd’hui un aspect délicieux. Bordé de tous côtés de lauriers-roses, qui inclinent leurs branches touffues et fleuries sur la tranquille surface de ses ondes limpides, il présente l’image charmante d’un immense miroir encadré dans une guirlande de verdure et de fleurs. C’est une miniature du lac de Genève. (De Géramb.)

Tous ceux qui l’ont visité ont été ravis d’admiration par sa beauté, « La mer de Galilée, large d’environ une lieue à l’extrémité méridionale, s’élargit insensiblement, dit Lamartine, les montagnes qui la resserrent [au sud] s’ouvrent en larges golfes des deux côtés, et lui forment un vaste bassin [ovale], où elle s’étend et se développe dans un lit d’environ quinze à douze lieues de tour. Ce bassin n’est pas régulier dans sa forme, les montagnes ne descendent pas partout jusqu’à ses ondes ; tantôt elles s’écartent à quelque distance du rivage et laissent entre elles et cette mer une petite plaine basse, fertile et verte comme la plaine de Génésareth ; tantôt elles se séparent et s’eutr’ouvrent pour laisser pénétrer ses flots bleus dans des golfes creusés à leur pied et ombragés de leur ombre.

» La main du peintre le plus suave ne dessinerait pas des contours plus arrondis, plus indécis et plus variés que ceux que la main créatrice a donnés à ces eaux et à ces montagnes ; elle semble avoir préparé la scène évangélique pour l’œuvre de grâce, de paix, de réconciliation et d’amour qui devait une fois s’y accomplir. A l’orient, les montagnes forment, depuis les cimes du Gelboé, qu’on entrevoit du côté du midi, jusqu’aux cimes du Liban, qui se moutrent au nord, une chaîne serrée, mais ondulée et flexible, dont les sombres anneaux semblent de temps eu temps prêts à se détendre et se brisent même çà et là pour laisser passer un peu de ciel.

» Au bout du lac, vers le nord, cette chaîne de montagnes s’abaisse en s’éloignant ; on distingue de loin une plaine qui vient mourir dans les flots, et, à l’extrémité de cette plaine, une masse blanche d’écume qui semble rouler d’assez haut dans la mer. C’est le Jourdain qui se précipite de là dans le lac. Toute cette extrémité nord de la mer de Galilée est bordée d’une lisière de champs qui paraissent cultivés.

» Les bords de la mer de Galilée, de ce côté de la Judée, n’étaient, pour ainsi dire, qu’une seule ville. Les débris multipliés devant nous et la multitude des villes et la magnificence des constructions que leurs fragments mutilés témoignent, rappellent à ma mémoire la route qui longe le pied du Vésuve, de Castellamare à Portici. Comme là, les bords du lac de Génésareth semblaient porter des villes au lieu de moissons et de forêts. » (Lamartine.)

Note 9, p. 2358 (Matt., xii, 46). — LES FRÈRES DU SAUVEUR.

Matt., xii, 46, ses frères, c’est-à-dire ses cousins ou ses proches en général. Chez les Hébreux, comme chez les autres peuples de l’antiquité, le mot frère se prenait souvent dans ce sens plus étendu. Ainsi dans la Genèse, xii, 8, Abraham et Lot sont appelés frères ; cependant Lot n’était que le neveu d’Abraham, puisque celui-ci était frère d’Aran, le père de Lot (Gen., xi, 27). De même dans la Genèse, xxix, 15, Laban est dit frère d’Abraham ; mais ce même Laban était petit-fils de Nachor, le propre frère d’Abraham, et, par conséquent, son petit-neveu. Dans le livre de Tobie, vii, 4,