Aller au contenu

Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/392

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

publique ne lui sera imposée, mais il s’occupera sans aucune faute dans sa maison, à se réjouir pendant une année avec sa femme.

6. Tu ne recevras point pour gage la meule de dessous et de dessus ; parce que c’est l’âme de celui qui te l’offre.[1]

7. Si un homme est surpris embauchant son frère d’entre les enfants d’Israël, et que, celui-ci vendu, il ait reçu le prix, il sera mis à mort, et tu ôteras le mal d’au milieu de toi.

8. Evite soigneusement de contracter la plaie de la lèpre ; mais tu feras tout ce que t’enseigneront les prêtres de la race lévitique, selon que je leur ai prescrit, et accomplis-le exactement.

9. Souvenez-vous de ce qu’a fait le Seigneur votre Dieu à Marie dans le chemin, lorsque vous sortiez de l’Egypte.[2]

10. Lorsque tu redemanderas à ton prochain quelque chose, qu’il te doit, tu n’entreras point dans sa maison, pour emporter un gage,

11. Mais tu te tiendras dehors, et c’est lui qui t’apportera ce qu’il aura.[3]

12. Que s’il est pauvre, le gage ne passera pas la nuit chez toi ;

13. Mais tu le lui rendras aussitôt avant le coucher du soleil, afin que dormant dans son vêtement, il te bénisse, et que tu aies pour toi la justice devant le Seigneur ton Dieu.[4]

14. Tu ne nieras point le salaire

  1. Dr. 24,6 : L’âme ; le moyen d’existence. Littéralement : Parce que c’est son âme, sa vie qu’il t’a présentée. Selon cette construction de la Vulgate, il faut nécessairement sous-entendre : Celui qui t’a offert en gage la meule, etc. Nous avons déjà fait remarquer plus d’une fois les diverses acceptions du mot âme en hébreu. ― La meule de dessous et de dessus. Les Hébreux, en quittant l’Egypte, avaient emporté avec eux dans le désert, comme un objet indispensable, des moulins à bras, dont ils se servaient en même temps que de mortiers. Voir Nombres, 11, 8. Comme il n’existait pas chez les Orientaux de moulins publics ni de boulangers, chaque famille devait avoir un moulin à bras, et comme on faisait cuire chaque jour le pain de la journée, il fallait moudre ainsi chaque jour le grain nécessaire. Aussi le Deutéronome avait-il défendu de prendre les moulins en gage, de peur que ceux qui seraient privés de cet objet de première nécessité ne fussent exposés à mourir de faim. Le moulin à bras se compose de deux meules superposées, dont la meule supérieure est mise en mouvement, par une ou deux femmes, au moyen d’une poignée. Cette poignée est droite. Elle est placée à un bord de la pierre supérieure qu’elle sert à faire tourner sur la meule inférieure. La meule supérieure est appelée en arabe rekkab, « le cavalier », comme l’appelaient autrefois les Hébreux. Elle est percée au milieu d’un trou, dans lequel entre une tige de fer, fixée solidement à la pierre qui repose sur le sol. On jette le grain par le trou, à mesure qu’il est nécessaire. La meule supérieure est concave dans la partie qui s’adapte à la meule inférieure, laquelle, au contraire, est convexe. Celle-ci est posée sur le sol. Toutes les deux sont de forme ronde. Aujourd’hui, en Palestine, elles sont ordinairement l’une et l’autre en lave poreuse du Hauran. Cette pierre est préférée, à cause de sa légèreté qui rend le travail moins pénible. Quelquefois la meule inférieure est en matière plus dure. Le blé, grossièrement moulu, sort d’entre les deux pierres et tombe sur la toile au-dessus de laquelle le moulin est placé.
  2. Dr. 24,9 : Voir Nombres, 12, 10.
  3. Dr. 24,11 : Voir Exode, 22, 26.
  4. Dr. 24,13 : Son vêtement. Ce vêtement est le manteau dont les Orientaux se servent la nuit comme de couverture.