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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/421

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INTRODUCTION AU LIVRE DE JOSUÉ.


toute sa longueur, entre deux chaînes de collines élevées, coupées seulement par quelques affluents, qui sont, à l’est, le Zerka-Maïn, dont les eaux chaudes et sulfureuses (31° 5 à l’embouchure) viennent des sources de Callirhoé ; l’Arnon, aujourd’hui Ouadi-Modjib ; le Beni-Hemad ; au sud, le Kourahy ; à l’ouest, l’Ain-Djidi. Pendant la saison des pluies, le torrent de Cédron déverse aussi ses eaux dans la mer Morte, au nord-ouest. A l’ouest s’élèvent sur ses bords de vraies montagnes de sel gemme.

II. Climat, flore et faune de la Palestine.

Il n’y a guère que deux saisons en Palestine, l’hiver et l’été caractérisés, le premier, par des pluies abondantes, le second, par la sécheresse. Les pluies commencent à la fin d’octobre ou dans les premiers jours de novembre ; elles sont souvent accompagnées d’éclairs et de tonnerre ; elles continuent plus ou moins régulièrement jusqu’au milieu de mars ; quelquefois, mais rarement, elles se prolongent jusqu’à la fin d’avril. Elles viennent d’ordinaire du sud ou du sud-ouest, Luc, xii, 54. Il en tombe en moyenne trois fois plus à Jérusalem qu’à Londres. Pendant le mois de janvier et de février, une couche de quelques centimètres de neige couvre assez fréquemment le sol, mais non pas toutes les années. Il est rare de voir la glace.

La température n’est pas la même dans les diverses parties de la Palestine, à cause de la différence d’altitude et des accidents divers du pays. La plus basse observée à Jérusalem est de 3 degrés ; la plus haute, de 33 ; la moyenne, de 17. Le mois de janvier est le plus froid, ceux de juillet et d’août les plus chauds. Somme toute, la température est assez uniforme dans chaque région. La chaleur, quoique extrême durant le milieu de l’été, surtout dans la vallée du Jourdain, est tempérée, dans beaucoup d’endroits, par la bise de mer, qui souffle régulièrement du nord-ouest, de dix heures du matin à dix heures du soir. La ligne isothermique de Jérusalem passe par Gibraltar, près de Madère et des îles Bermudes, par la Floride, au nord de Mobile, et par la Californie.

Entre avril et novembre, à part un petit nombre d’exceptions, le temps est constamment beau et le ciel sans nuages. Pendant la nuit, la rosée, dont parlent si souvent les auteurs sacrés, est très abondante, au point de mouiller les couvertures des tentes comme une véritable pluie. Vers le lever du soleil, l’atmosphère se refroidit considérablement, et d’épais brouillards couvrent toute la contrée.

La chaleur est beaucoup plus intense dans les bas-fonds et surtout dans la vallée du Jourdain, à cause de la nature sablonneuse du sol, de l’absence de brise, des quantités considérables de vapeurs répandues dans l’atmosphère, etc. La moisson est d’un mois entier en avance dans le Ghor ; les blés sont encore verts sur les hauteurs quand ils sont déjà foulés sur les bords du Jourdain. Près de la mer, la végétation rappelle aussi les tropiques, et la moisson s’y fait beaucoup plus tôt que dans les districts montagneux, mais la température y est beaucoup plus douce et assez semblable pendant l’hiver, à celle du midi de la France.

Les tremblements de terre ne sont pas très rares en Palestine.

La fertilité est fort inégale dans les diverses parties du pays.

Le sud, plus rapproché du désert et plus sec, manquant de bois et d’eau, était