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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/424

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INTRODUCTION AU LIVRE DE JOSUÉ.

limites de l’est, qui ont toujours été le séjour de prédilection des tribus nomades de pasteurs.

Au delà du Mischôr, au nord d’Hésébon, était Galaad, borné à l’est par le désert d’Arabie, à l’ouest par le Jourdain et au nord par Basan, dont le séparait l’Hiéromax, aujourd’hui Scheriat-el-Mandhour. Il est quelquefois appelé la montagne de Galaad, Gen., xxxi, 25, parce que c’est en effet un pays de montagnes. Il avait environ 96 kilomètres de longueur, et en moyenne 32 kilomètres de largeur. On doit observer cependant que ses limites n’étaient pas rigoureusement déterminées et que, dans plusieurs passages de l’Écriture, son nom désigne la plus grande partie du pays à l’est du Jourdain, parce qu’il en formait la partie la plus considérable, Deut., xxxiv, 1. Le territoire compris entre le Jabbok et l’Hiéromax s’appelle aujourd’hui Djebel-Adjlâm ; l’un des pics les plus élevés de la chaîne de ses montagnes a conservé son antique dénomination et se nomme Djébel-Djilad : il est à 11 kilomètres environ au sud du Jabbok ; de son sommet, on voit toute la vallée du Jourdain et les montagnes de Juda et d’Éphraïm. Ce lieu, admirablement disposé pour servir de point de ralliement à une armée, soit pour une guerre offensive, soit pour une guerre défensive, est probablement le site du Ramoth-Masphé de Jos., xiii, 26, et du Maspha de Galaad, d’où partit Jephté pour aller combattre les Ammonites, Jug., xi, 29. Le village voisin d’Es-Salt occupe l’emplacement de l’ancienne cité de refuge de Gad, Ramoth-Galaad.

Les montagnes de Galaad ont une hauteur réelle de 600 à 900 mètres, mais la dépression profonde du Jourdain les fait paraître, du côté de l’ouest, beaucoup plus élevées qu’elles ne le sont en effet, tandis que, du côté de l’est, l’altitude du plateau d’Arabie les rend basses en apparence. Elles forment une sorte de large plateau onduleux, couvert d’excellents pâturages, Nomb., xxxii, 1. La verdure qui les tapisse forme un contraste frappant avec l’aridité de la Palestine à l’ouest du Jourdain, laquelle n’a rien qui lui soit, sous ce rapport, comparable, excepté les hauteurs du Carmel et les montagnes de la Galilée. Au nord et au sud on ne rencontre point d’arbres, mais au centre et des deux côtés du Jabbok il y a de belles forêts de chênes et de térébinthes. Galaad produisait autrefois en abondance le baume et d’autres aromates qu’on exportait en Egypte.

Basan s’étendait au nord de Galaad et avait pour limites : à l’est Salécha, Gessur et Maacha, au nord le mont Hermon, et à l’ouest l’Arabah ou vallée du Jourdain. Il était célèbre par ses forêts de chênes et par ses taureaux, ainsi que par ses riches vallées et ses plantureux pâturages.

Une partie du territoire de Basan portait le nom d’Argob, « pierreux ». On y comptait 60 villes fortifiées, Deut., iii, 4-5. Cette région, au temps de Notre Seigneur, s’appelait Trachonitide. Elle a environ 35 kilomètres du sud au nord et 22 kilomètres de l’est à l’ouest ; sa forme est celle d’un ovale presque régulier. Les éruptions volcaniques y ont produit de grands bouleversements ; on ne voit partout que roches de basalte noir entassées dans la plus grande confusion, des fissures et des crevasses. Les voyageurs modernes y ont découvert des cités nombreuses qui remontent à la plus haute antiquité et avaient été très solidement bâties.

Au nord-est du territoire de Basan, dans le voisinage d’Argob et de la Syrie, était situé le district de Gessur, C’était probablement une partie de la région