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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/425

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INTRODUCTION AU LIVRE DE JOSUÉ.


sauvage et escarpée appelée de nos jours el-Ledjah. Ses rochers lui font une situation très forte.

Machati était un territoire voisin d’Argob comme Gessur, mais il nous est encore moins connu que ce dernier. Il s’étendait du Jourdain à Salécha et comprenait vraisemblablement une partie du Ledjah et du Djaulan actuel.

III. — Partage de la Palestine entre les douze tribus.

Les pays que nous venons de décrire furent partagés de la manière suivante entre les tribus d’Israël, en remontant du sud au nord.

Juda occupa les montagnes du sud, Jos., xviii, 5, et une petite partie de la plaine de la Séphéla, dont la plus grande part demeura toujours entre les mains des Philistins, Jos., xv, 1-12. La ville la plus importante de la tribu de Juda était Hébron. Nous devons aussi mentionner Bethléem, patrie de David et de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Juda céda plus tard une partie de son domaine, avec dix-sept villes, à Siméon, qui forma la tribu la plus méridionale, sur les confins du désert de l’Idumée, Jos., xii, 1-9 ; cf. xv, 26, 32, 42 ; I Par., iv, 24-39, 42-43.

Dan fut enclavé en partie dans Juda ; dans le partage, il reçut sa portion le dernier, et elle fut la plus petite, Jos., xix, 40-48, ce qui l’obligea plus tard à aller fonder quelques établissements dans le nord, Jud., xviii, 1 ; Jos., xix, 47.

À l’est de Dan et au nord de Juda était Benjamin, qui s’étendait depuis l’embouchure du Jourdain jusque près de la plaine des Philistins, Jos., xviii, 11-20. Son territoire formait une sorte de parallélogramme irrégulier, deux fois plus long que large ; Jéricho en faisait partie, ainsi que Jérusalem. La citadelle de cette dernière ville ne fut enlevée à ses anciens possesseurs, les Jébuséens, que par David, qui en fit la capitale de son royaume, II Reg., iv, 6-7.

Au nord de Benjamin, Éphraïm occupa la montagne à laquelle il donna son nom, Jos., xvi, 1-10, c’est-à-dire le centre de la Palestine. Il s’étendait depuis le Jourdain, à l’est, jusqu’à la mer Méditerranée à l’ouest. Sichem, non loin de laquelle fut bâtie plus tard Samarie, était comme le cœur de son territoire ; Béthel et Silo lui appartenaient. Ses montagnes de calcaire, profondément déchiquetées par de nombreux torrents, en rendaient l’accès difficile ; Éphraïm ressemblait à une forteresse inexpugnable.

Les limites de la demi-tribu de Manassé cisjordanique sont indécises, Jos., xvi, 9 ; xvii, 9-12. Manassé ne paraît pas avoir déterminé rigoureusement la frontière qui le séparait des possessions de son frère Ephraïm au sud. Au nord, il confinait à Aser ; au nord-est à Issachar. La demi-tribu cisjordanique de Manassé n’était séparée que par le fleuve de la transjordanique, d’après ce que nous apprend Josèphe ; cf. Jos., xvii, 9, 11.

Issachar eut en partage une des parties les plus riches de la Palestine, c’est-à-dire la plaine d’Esdrelon, arrosée par le Cison, Jos., xix, 17-23. Il s’étendait du mont Carmel au Jourdain ; il avait au nord le mont Thabor. Parmi ses villes, on comptait Mageddo, Jezraël, Taanach, Bethsan, surnommée la porte du paradis, Endor, Aphec, Jibleam. Quelques-unes de ces villes restèrent cependant assez longtemps entre les mains des Chananéens. Le Thabor et le Gelboé étaient dans son domaine.