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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/485

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5. Et elle s’asseyait sous un palmier, qui était appelé de son nom, entre Rama et Béthel sur la montagne d’Ephraïm ; et les enfants d’Israël montaient vers elle, pour tous les jugements.[1]

6. Elle envoya et appela Barac, fils d’Abinoem de Cédés de Nephthali, et elle lui dit : Le Seigneur Dieu d’Israël te l’ordonne, va, et conduis l’armée sur la montagne de Thabor, et tu prendras avec toi dix mille combattants des enfants de Nephthali et des enfants de Zabulon :[2]

7. Or moi-même je t’amènerai à l’endroit du torrent de Cison, Sisara, prince de l’armée de Jabin, ses chars et toute sa multitude, et je les livrerai en ta main.[3]

  1. Juges 4,5 : Rama, probablement au sud-ouest de Béthel. ― Béthel. Voir Genèse, 12, 8.
  2. Juges 4,6 : Cédès de Nephtali. « Les villes de la région (montagneuse de Nephtali) ont toutes ce trait commun de ressemblance qu’elles sont situées sur des rochers élevés au milieu des collines, au-dessus de vallées vertes et paisibles. De ces villes, la plus remarquable est Cédès de Nephtali, la patrie de Barac… Le village moderne couronne la cime de la colline. Les fragments de colonnes qu’on rencontre sur cette colline, les tombeaux de toute espèce dans la vallée au-dessous et sur la place du village, les ruines de deux bâtiments considérables sur cette même place, forment l’ensemble le plus considérable de vestiges archéologiques de toutes les villes de Galilée. La plaine verdoyante qui s’étend au nord et au sud de la colline et de la place du village est toute parsemée de térébinthes, assez nombreux pour servir d’illustration à la scène du campement de Jahel, sous des arbres de même espèce, dans ce même lieu. » (STANLEY.) ― Conduis l’armée sur la montagne de Thabor. Le Thabor est situé dans la tribu d’Issachar, sur la limite de Zabulon. Il se distingue par sa forme et par sa végétation abondante des autres montagnes de la Palestine. Vu du sud-ouest, il se dresse devant le spectateur comme un dôme gigantesque, complètement isolé. Il faut près d’une heure de marche pour en atteindre la cime. Ses flancs sont couverts d’arbres propres à cacher les hommes qui s’y réfugient. Le sommet, dont on peut faire le tour en une demi-heure, est couvert en partie d’arbres, en partie de pelouses. L’œil domine de là toute la plaine d’Esdrelon : aucun mouvement des Chananéens ne pouvait échapper à Barac et à Débora. Les chars de Sisara ne pouvaient d’ailleurs y atteindre les Hébreux. ― « Les côtés du Thabor sont inégaux, escarpés, d’une pente raide, couverts d’arbres odoriférants et d’arbrisseaux qui s’élèvent dans les interstices des rochers : partout où peut croître l’herbe, la terre est tapissée de verdure et de fleurs. Les sentiers sont presque impraticables, et quelquesbons que soient les chevaux, ils ont la plus grande peine à se tirer de certains passages scabreux… Les écrivains qui ont assuré que [le sommet] se termine en pain à sucre se sont trompés. C’est un plateau d’environ une demi-heure d’étendue, où l’on ne rencontre que de l’herbe fort élevée, des broussailles, des arbustes, de petits bocages sur les points les plus éminents et d’énormes tas de pierres… Le gibier fourmille partout ; les endroits touffus et les creux des rochers servent de repairesà des panthères, des sangliers et autres animaux sauvages. » (DE GERAMB.)
  3. Juges 4,7 : À l’endroit du torrent de Cison, dans la plaine d’Esdrelon ou de Jezrael. La plaine a environ dix lieues de longueur du Carmel à la vallée du Jourdain, et cinq lieues de largeur, entre les montagnes de Gelboé et celles de Nazareth. Elle est inégale, surtout au levant et au couchant. C’est de Mageddo, où était Sisara, dans la direction de Nazareth, au nord, qu’elle est le plus large et le plus unie. Mageddo, qui commande l’entrée de la plaine, au sud-ouest, Bethsan qui la commande à l’est, demeurèrent des forteresses jusqu’au temps des Romains, sous le nom de Legio et de Scythopolis. Du temps de Sisara, les Chananéens habitaient encore en grand nombre dans ces deux villes et devaient y être les maîtres. ― Le torrent de Cison prend sa source sur le versant nord-est du Thabor ; il arrose dans toute sa longueur, du nord-est au nord-ouest, la plaine d’Esdrelon et se jette dans la Méditerranée au nord du mont Carmel. Il a un grand nombre d’affluents, qui sont complètement à sec en été, mais forment des torrents considérables au moment des pluies.