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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/484

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27. Et aussitôt il sonna de la trompette sur la montagne d’Ephraïm, et les enfants d’Israël descendirent avec lui, marchant lui-même en tête.

28. Il leur dit : Suivez-moi ; car le Seigneur a livré nos ennemis, les Moabites, en nos mains. Et ils descendirent après lui, et ils occupèrent les gués du Jourdain, par lesquels on va à Moab ; et ils ne laissèrent passer personne.[1]

29. Mais ils tuèrent en ce temps-là environ dix mille Moabites, tous hommes forts et vaillants ; nul d’entre eux ne put échapper.

30. Ainsi Moab fut humilié en ce jour-là sous la main d’Israël ; et le pays se reposa durant quatre-vingts ans.

31. Après Aod il y eut Samgar, fils d’Anath, qui défit six cents hommes d’entre les Philistins avec un soc de charrue et lui aussi défendit Israël.[2]

CHAPITRE 4.


1. Et les enfants d’Israël recommencèrent à faire le mal en la présence du Seigneur après la mort d’Aod,

2. Et le Seigneur les livra aux mains de Jabin, roi de Chanaan, qui régna dans Asor ; or, il avait pour général de son armée un homme du nom de Sisara ; et lui-même habitait à Haroseth des nations.[3]

3. Et les enfants d’Israël crièrent au Seigneur ; car Jabin avait neuf cents chars armés de faux ; et pendant vingt ans il les avait violemment opprimés.[4]

4. Or, c’était Debbora, prophétesse, femme de Lapidoth, laquelle jugeait le peuple en ce temps-là.[5]

  1. Juges 3,28 : Personne ; c’est-à-dire aucun des Moabites. ― Il n’y avait pas de ponts sur le Jourdain ; on ne pouvait le passer qu’à gué.
  2. Juges 3,31 : D’entre les Philistins. Sur les Philistins, voir Juges, note 13.1.
  3. Juges 4,2 : Voir 1 Rois, 12, 9. ― Asor ; rebâtie par quelque descendant de l’ancien Jabin. Comparer à Josué, 11, 10-11. ― Haroseth des nations ; ville ainsi nommée, parce qu’il y avait beaucoup de gens de diverses nations, ou parce qu’elle était peuplée de Chananéens et de peuples idolâtres, ou enfin parce qu’elle se trouvait dans la Galilée des nations.
  4. Juges 4,3 : Neuf cents chars armés de faux. Le texte hébreu porte : neuf cents chars de fer, et non armés de faux. Voir Josué, note 11.4.
  5. Juges 4,4 : Debbora signifie abeille. De même que biche, chatte, sont aujourd’hui des termes de tendresse, les noms d’animaux gracieux ont toujours été employés comme noms de femmes. Jahel signifie biche ; Sebia, voir 4 Rois, 12, 1, et Tabitha ou Dorcas, voir Actes des Apôtres, 9, 36, gazelle ; Rachel, agneau ou brebis ; Séphora, femme de Moïse, oiseau. Nous trouvons même un nom de femme, celui de la mère du roi Joakim, voir 4 Rois, 24, 8, Nohesta, qui signifie serpent, par allusion sans doute au serpent d’airain érigé par Moïse dans le désert et qu’Ezéchias avait fait détruire, dont le nom était Nohestan, voir 4 Rois, 13, 4. Comme noms d’hommes empruntés aux animaux, on trouve Caleb, chien, désignant différents personnages, Oreb, corbeau, Zeb, loup, Aïa, vautour, Sual, chacal, Jonas, colombe, Ariel, lion de Dieu. Cf. Léon, etc. Le nom de Debbora était aussi celui de la nourrice de Rébecca. Il correspond au grec et au latin Melissa, à l’allemand Emma, qui signifie aussi abeille.