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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/490

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par eux. Ils se firent des antres et des cavernes dans les montagnes, et des lieux très fortifiés pour se défendre.

3. Lorsqu’Israël avait semé, montaient Madian et Amalec et tous les autres peuples des nations orientales ;[1]

4. Et plantant chez eux leurs tentes, comme ils étaient au milieu des moissons, ils ravageaient tout jusqu’à Gaza ; et ils ne laissaient absolument rien en Israël, de tout ce qui était nécessaire à la vie, ni brebis, ni bœufs, ni ânes.[2]

5. Car ils venaient eux-mêmes et tous leurs troupeaux avec leurs tabernacles ; et comme des sauterelles, cette multitude innombrable d’hommes et de chameaux remplissait tout, ravageant tout ce qu’elle touchait.

6. Israël fut donc très humilié en présence de Madian.

7. Et il cria au Seigneur, demandant secours contre les Madianites.

8. Le Seigneur leur envoya un homme, prophète, qui leur dit : Voici ce que dit le Seigneur Dieu d’Israël : C’est moi qui vous ai fait monter de l’Égypte, et qui vous ai retirés de la maison de servitude ;

9. Je vous ai délivrés de la main des Egyptiens, et de tous les ennemis qui vous affligeaient ; je les ai chassés à votre entrée, et je vous ai livré leur terre.

10. Et j’ai dit : Je suis le Seigneur votre Dieu, ne craignez point les dieux des Amorrhéens dans la terre desquels vous habitez. Et vous n’avez pas voulu écouter ma voix.

11. Or, vint l’ange du Seigneur et il s’assit sous le chêne qui était à Ephra et qui appartenait à Joas, père de la famille d’Ezri. Et comme Gédéon, son fils, battait et vannait du blé dans le pressoir pour échapper à Madian,[3][4]

12. L’ange du Seigneur apparut et lui dit : Le Seigneur est avec toi, ô le plus fort des hommes !

13. Et Gédéon lui répondit : Je vous conjure, mon seigneur, si le Seigneur est avec nous, pourquoi tout cela a-t-il fondu sur nous ? Où sont ses merveilles que nous ont racontées nos pères ?

  1. Juges 6,3 : Tous les autres peuples des nations orientales. En hébreu, Benê-Qédem, ou Fils de l’Orient, désignent toujours dans la Bible les Arabes nomades ou Bédouins qui habitent l’Arabie déserte, depuis la Pérée jusqu’à l’Euphrate. Voir Juges,6, vv. 3, 33 ; 7, 12 ; Job, 1, 3 ; 3 Rois, 5, 10 ; Isaïe, 11, 14 ; Jérémie, 49, 28 (où Benê-Qédem désigne spécialement les Benê-Qêdar ou habitants du Hauran) ; Ezéchiel, 25, vv. 4, 10.
  2. Juges 6,4 : Des moissons ; littéralement des herbes ; hébraïsme, du produit de la terre. ― Jusqu’à Gaza. Voir Josué, 10, 41.
  3. Juges 6,11 : Ephra, localité située à l’ouest du Jourdain, dans la tribu de Manassé, mais dont la position précise est inconnue. ― Dans le pressoir. Les pressoirs, en Palestine, se composaient de deux espèces de cuves, de niveau différent. On foulait les raisins dans la cuve supérieure, et le jus coulait, par une rigole creusée dans la pierre, dans la cuve inférieure, généralement plus grande, et où l’on pouvait cacher hommes et provisions. Afin de n’être pas remarqué par les Madianites qui rodaient déjà peut-être aux alentours, Gédéon dépiquait les épis, non dans l’aire, mais dans le pressoir, et renfermait probablement ensuite le grain dans la cuve destinée à recevoir le vin.
  4. Juges 6,11-24 : Quoi qu’en disent les incrédules et les mythologues de nos jours, il n’y a rien dans l’histoire de Gédéon qui, en bonne critique, autorise à la regarder comme un tissu de faussetés et d’aventures ridicules, ni comme une pure fiction mythique.