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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/497

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eux aussi : Lorsque je serai revenu en paix victorieux, je détruirai cette tour.

10. Mais Zébéé et Salmana se reposaient avec toute leur armée ; car il était resté quinze mille hommes de toutes les troupes des peuples orientaux, cent vingt mille guerriers, tirant le glaive, ayant été taillés en pièces.

11. Et Gédéon, montant par la voie de ceux qui demeuraient dans les tabernacles, vers la partie orientale de Nobé et de Jegbaa, battit le camp des ennemis, qui étaient en sécurité, et ne soupçonnaient rien de fâcheux.[1]

12. Or Zébéé et Salmana s’enfuirent ; et Gédéon, les poursuivant, les prit, toute leur armée ayant été mise en désordre.

13. Et revenant du combat avant le lever du soleil,

14. Il prit un jeune garçon d’entre les hommes de Soccoth, et il l’interrogea sur les noms des princes et des anciens de Soccoth, et il écrivit soixante-dix-sept hommes.

15. Il vint ensuite à Soccoth, et il leur dit : Voici Zébéé et Salmana, au sujet desquels vous m’avez insulté, disant : Peut-être que les mains de Zébéé et Salmana sont en tes mains, et c’est pour cela que tu demandes que nous donnions des pains à tes hommes qui sont las et qui ont défailli.

16. Il prit donc les anciens de la ville, et les épines et les ronces du désert et il en déchira et mit en pièces les hommes de Soccoth.[2]

17. Il renversa aussi la tour de Phanuel, les habitants de la ville ayant été tués.

18. Et il dit à Zébéé et à Salmana : Comment étaient les hommes que vous avez tués au Thabor ? Ils répondirent : Semblables à toi, et l’un d’eux, comme le fils du roi.

19. Gédéon leur repartit : C’étaient mes frères, les fils de ma mère. Le Seigneur vit ! si vous les aviez conservés, je ne vous tuerais pas.[3]

20. Et il dit à Jéther son premier-né : Lève-toi, et tue-les. Jéther ne tira pas son glaive, car il craignait, parce qu’il était encore jeune.

21. Alors Zébéé et Salmana dirent : Lève-toi, toi-même, et fonds sur nous ; parce que la force de l’homme est en proportion de son âge. Gédéon se leva, et tua Zébéé et Salmana ; il prit ensuite les ornements et les bulles dont on a coutume d’orner le cou des chameaux des rois.[4]

  1. Juges 8,11 : Voir Osée, 10, 14.
  2. Juges 8,16 : Les hommes. Il est très probable que par ce mot il faut entendre les seuls personnages dont on vient de parler ; car si Gédéon avait voulu faire mourir tous les habitants de Soccoth, il n’aurait pas demandé les noms des principaux de la ville.
  3. Juges 8,19 : Le Seigneur vit ! formule de serment que l’on rend assez ordinairement par vive le Seigneur ! et qui équivaut à : Je jure que.
  4. Juges 8,21 : Voir Psaumes, 82, 12. ― Bulle ou petite boule, était un ornement d’or, d’argent ou d’autre métal que portaient au cou les personnes aussi bien que les animaux. Le correspondant en hébreu est traduit dans la Vulgate par collier, cercles (torques), aux versets 26 de ce même chapitre, et par petite lune ou croissant (lunulæ), au chapitre 3, verset 18, d’Isaïe. ― « L’usage d’orner le cou des chameaux n’est pas perdu, dit M. de Saulcy, et dans la Syrie, quand on rencontre de ces animaux harnachés, on est à peu près assuré d’avance qu’on leur verra un collier. Celui-ci est fréquemment formé de fils d’une petite coquille blanche du genre des porcelaines, et qui sert de monnaie sous le nom cauri, sur toute la côte occidentale d’Afrique. Je ne puis affirmer positivement que j’aie rencontré des chameaux portant suspendu à leur collier un croissant de cuivre, je crois cependant bien me le rappeler. Ce que tout le monde sait aussi bien que moi, c’est que