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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/496

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pris deux hommes de Madian, Oreb et Zeb, ils tuèrent Oreb, au rocher d’Oreb, mais Zeb au pressoir de Zeb. Et ils poursuivirent Madian, portant les têtes d’Oreb et de Zeb à Gédéon au-delà des courants du Jourdain.[1]

CHAPITRE 8.


1. Et les hommes d’Ephraïm lui dirent : Qu’est-ce que tu as voulu faire, en ne nous appelant point, lorsque tu allais au combat contre Madian ? le querellant fortement et lui faisant presque violence.[2]

2. Gédéon leur répondit : Qu’ai-je donc pu faire de semblable à ce que vous-mêmes avez fait ? Une grappe de raisin d’Ephraïm ne vaut-elle pas mieux que les vendanges d’Abiézer.[3]

3. C’est en vos mains que le Seigneur a livré les princes de Madian, Oreb et Zeb. Qu’ai-je pu faire de semblable à ce que vous-mêmes avez fait ? Lorsqu’il leur eut dit cela, l’esprit dont ils étaient animés contre lui s’apaisa.

4. Et lorsque Gédéon fut venu au Jourdain, il le passa avec les trois cents hommes qui étaient avec lui ; mais à cause de leur lassitude, ils ne pouvaient poursuivre les fuyards.

5. Et il dit aux hommes de Soccoth : Donnez, je vous prie, des pains aux gens qui sont avec moi, parce qu’ils ont défailli, afin que nous puissions poursuivre Zébéé et Salmana, rois de Madian.[4]

6. Les princes de Soccoth répondirent : Peut-être que les paumes des mains de Zébéé et de Salmana sont en ta main, et c’est pour cela que tu demandes que nous donnions des pains à ton armée.

7. Gédéon leur répliqua : Lors donc que le Seigneur aura livré Zébéé et Salmana en mes mains, je déchirerai votre chair avec les épines et les ronces du désert.

8. Et de là, montant, il vint à Phanuel ; et il dit aux hommes de ce lieu des choses semblables ; et ceux-ci lui répondirent, comme avaient répondu les hommes de Soccoth.

9. C’est pourquoi il leur dit à

  1. Juges 7,25 : Voir Psaumes, 82, 12 ; Isaïe, 10, 26. ― Oreb (corbeau) et Zeb (loup), deux noms ou surnoms indices de leur rapacité et de leur férocité. ― Au rocher d’Oreb, etc., ainsi appelés dans la suite du nom des princes qui y avaient été tués. ― Le pressoir. Voir Juges, note 6.11. Zeb s’était caché dans la cuve inférieure d’un pressoir et c’est là qu’il fut tué.
  2. Juges 8,1-3 : Cet épisode est raconté par anticipation pour en finir d’un coup avec les Ephraïmites, dont l’auteur vient de faire connaître les exploits dans la prise d’Oreb et Zeb. Les plaintes des Ephraïmites ne peuvent avoir été exprimées que lorsque l’expédition fut finie.
  3. Juges 8,2 : Une grappe, etc. Le sens est : La tribu d’Ephraïm ne veut-elle pas mieux à elle seule que toute la famille des Abiézerites à laquelle j’appartiens ? ou bien encore : Ce que vous venez de faire ne vaut-il pas mieux que mon exploit ? J’ai commencé la guerre, et vous l’avez achevée.
  4. Juges 8,5 : Soccoth, aujourd’hui Tell-Derala.