Aller au contenu

Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/611

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[ch. ii.]
579
II ROIS.


II ROIS

CHAPITRE 1.


1. Or, il arriva, après que Saül fut mort, que David revint de la défaite d’Amalec, et qu’il demeura à Siceleg pendant deux jours.

2. Mais au troisième jour, il parut un homme, venant du camp de Saül, le vêtement déchiré et la tête couverte de poussière ; et dès qu’il arriva auprès de David, il tomba sur sa face, et se prosterna.

3. Et David lui demanda : D’où viens-tu ? Celui-ci lui répondit : Je me suis échappé du camp d’Israël.

4. David lui demanda encore : Qu’est-ce qui a été fait ? Apprends-le moi. Il répondit : Le peuple s’est enfui de la bataille, et beaucoup d’entre le peuple, ayant succombé, sont morts ; et Saül même et Jonathas son fils ont péri.[1]

5. Et David dit au jeune homme qui lui apportait la nouvelle : D’où sais-tu que Saül est mort, et Jonathas son fils ?

6. Et le jeune homme qui lui apportait la nouvelle lui répondit : Je suis venu par hasard sur la montagne de Gelboé, et Saül était appuyé sur sa lance ; or, les chariots et les cavaliers s’avançaient vers lui,[2]

7. Et s’étant retourné, et me voyant, il m’a appelé. Et quand je lui eus répondu : Me voici,

8. Il me demanda : Qui es-tu ? Et je lui répondis : Je suis Amalécite.

9. Alors il me dit : Jette-toi sur moi, et tue-moi, parce que je suis en proie aux angoisses, et que toute mon âme est encore en moi.

10. Me jetant donc sur lui, je le tuai ; car je savais qu’il ne pouvait pas vivre après son désastre ; alors je pris le diadème qui était sur sa tête, et le bracelet de son bras, et je les apportai ici à vous, mon seigneur.[3]

11. Mais David prenant ses vêtements, les déchira ; ce que firent aussi tous les hommes qui étaient avec lui.[4]

12. Et ils furent dans le deuil, et

  1. II Rois 1,4 : Qu’est-ce qui a été fait ? Que s’est-il passé ? Qu’est-il arrivé ? littéralement : Quelle chose ; car le terme hébreu que la Vulgate a rendu ici par parole, signifie aussi chose, affaire.
  2. II Rois 1,6 : Saül était appuyé, etc. L’Amalécite dit ce qu’il veut pour s’attribuer le prétendu mérite d’avoir tué l’ennemi de David ; car, comme on l’a vu au chapitre précédent, Saül s’était jeté sur son glaive pour se tuer lui-même.
  3. II Rois 1,10 : Les hommes, surtout ceux qui étaient élevés en dignité, portaient des bracelets de même que les femmes. On sait que les Romains en donnaient aussi bien que des couronnes d’or à ceux qui s’étaient distingués par leur valeur dans les combats.
  4. II Rois 1,11 : Déchirer ses vêtements était une marque de deuil commune aux anciens peuples.