Aller au contenu

Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
[ch. xxii.]
La Genèse.


tu l’offriras en holocauste, sur une des montagnes que je te montrerai.

3. Abraham s’étant donc levé de nuit, prépara son âne, amenant avec lui deux jeunes hommes et Isaac son fils ; et lorsqu’il eut coupé du bois pour un holocauste, il s’en alla vers le lieu que Dieu lui avait prescrit.

4. Mais le troisième jour, les yeux levés, il vit le lieu de loin.

5. Et il dit à ses serviteurs : Attendez ici avec l’âne, moi et mon fils nous hâtant d’aller jusque-là, après que nous aurons adoré, nous reviendrons à vous.

6. Il prit aussi le bois de l’holocauste, et le mit sur son fils Isaac, mais lui-même portait en ses mains le feu et le glaive. Comme ils s’avançaient tous deux ensemble,

7. Isaac dit à son père : Mon père. Et celui-ci répondit : Que veux-tu, mon fils ? Voici, dit-il, le feu et le bois ; où est la victime de l’holocauste ?

8. Et Abraham répondit : Dieu, mon fils, se pourvoira lui-même de la victime de l’holocauste. Ils s’avançaient donc ensemble.

9. Et ils arrivèrent au lieu que Dieu lui avait indiqué. Abraham y bâtit un autel, et déposa le bois dessus ; et, lorsqu’il eut lié Isaac son fils, il le mit sur l’autel, au-dessus du tas de bois.

10. Alors il étendit la main, et il saisit le glaive pour immoler son fils.[1]

11. Et voilà que l’ange du Seigneur cria du ciel, disant : Abraham, Abraham. Lequel répondit : Me voici.

12. Et l’ange dit : N’étends pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; je sais maintenant que tu crains Dieu, puisque tu n’as pas épargné ton fils unique à cause de moi.

13. Abraham leva les yeux et vit derrière lui un bélier embarrassé par les cornes dans un buisson ; le prenant, il l’offrit en holocauste à la place de son fils.

14. Et il appela ce lieu du nom de : Le Seigneur voit. D’où l’on dit encore aujourd’hui : Sur la montagne le Seigneur verra.

15. Mais l’ange du Seigneur appela Abraham une seconde fois du ciel, disant :

16. Par moi-même j’ai juré, dit le Seigneur : parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas épargné ton fils unique à cause de moi,[2]

17. Je te bénirai, et je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel, et comme le sable qui est sur le rivage de la mer ; ta postérité possédera les portes de ses ennemis,[3]

18. Et seront bénies en ta postérité toutes les nations de la terre,[4]

    une des montagnes, sur le mont Moriah, où fut bâti plus tard le temple de Jérusalem, d’après une tradition très répandue. Voir 2 Rois, note 24.16.

  1. Gn. 22,10 : Voir Jacques, 2, 21.
  2. Gn. 22,16 : Voir Psaumes, 104, 9 ; Ecclésiastique, 44, 21 ; 1 Machabées, 2, 52 ; Luc, 1, 73 ; Hébreux, 6, vv. 13, 17.
  3. Gn. 22,17 : Les portes, etc. ; hébraïsme, pour les villes de ses ennemis.
  4. Gn. 22,18 : Voir Genèse, 12, 3 ; 18, 18 ; 26, 4 ; Ecclésiastique, 44, 25 ; Actes des Apôtres, 3, 25. ― Cette prophétie a eu son accomplissement parfait par Jésus-Christ, qui a été la bénédiction de tous les peuples de la terre.