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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/81

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[ch. xxii.]
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La Genèse.


Pharan, et sa mère prit pour lui une femme de la terre d’Égypte.

22. En ce même temps Abimélech et Pichol, chef de son armée, dirent à Abraham : Dieu est avec toi en tout ce que tu fais.[1]

23. Jure donc par Dieu que tu ne feras pas de mal, ni à moi, ni à mes enfants, ni à ma race ; mais que selon la miséricorde que j’ai exercée envers toi, tu l’exerceras envers moi et envers la terre dans laquelle tu as demeuré comme étranger.[2]

24. Et Abraham dit : Je le jure.

25. Mais il se plaignit à Abimélech, à cause du puits d’eau que ses serviteurs lui avaient ôté avec violence.

26. Abimélech repartit : Je n’ai pas su qui a fait cela ; mais toi-même, tu ne m’en as pas averti ; et moi je n’en ai pas ouï parler, si ce n’est aujourd’hui.

27. Abraham prit donc des brebis et des bœufs, et les donna à Abimélech, et ils firent tous deux alliance.

28. Et Abraham mit sept jeunes brebis de son troupeau à part.

29. Et Abimélech lui demanda : Que signifient ces jeunes brebis que tu as mises à part ?

30. Mais Abraham : Ces sept jeunes brebis, dit-il, tu les recevras de ma main, afin qu’elles me soient en témoignage que c’est moi qui ai creusé ce puits.

31. C’est pourquoi ce lieu fut appelé Bersabée, parce que là l’un et l’autre jura.

32. C’est ainsi qu’ils firent alliance, pour le puits du serment.[3]

33. Abimélech se leva ensuite, et Pichol, chef de son armée, et ils retournèrent dans le pays des Philistins. Mais Abraham planta un bois à Bersabée, et il invoqua là le nom du Seigneur Dieu éternel.[4]

34. Et il demeura comme étranger dans la terre des Philistins, durant de longs jours.

CHAPITRE 22.

Sacrifice d’Isaac. Dieu réitère ses promesses à Abraham. Dénombrement des enfants de Nachor, frère d’Abraham.

1. Après que ces choses se furent passées, Dieu éprouva Abraham, et lui dit : Abraham, Abraham. Et lui répondit : Me voici.[5]

2. Dieu lui dit : Prends ton fils unique, que tu chéris, Isaac, et va dans la terre de vision, et là[6]

  1. Gn. 21,22 : Phicol, titre du ministre du roi, général de ses armées.
  2. Gn. 21,23 : Voir Genèse, 20, 13.
  3. Gn. 21,32 : Pour le puits. Le texte sacré peut signifier aussi devant, près le puits.
  4. Gn. 21,33 : Dans les premiers temps ces sortes de bois servaient d’oratoires destinés au culte qu’on rendait au Seigneur. Voyez notre Abrégé d’introduction, etc., p. 459. Les idolâtres ont depuis recherché des lieux élevés, pour y planter les bois sacrés, qui leur servaient également de temples.
  5. Gn. 22,1 : Voir Judith, 8, 22 ; Hébreux, 11, 17.
  6. Gn. 22,2 : Comme maître souverain de la vie et de la mort des hommes, Dieu avait le droit d’exiger d’Abraham le sacrifice de son fils ; mais on voit par l’événement même qu’il voulait seulement éprouver et faire éclater la foi et la soumission du saint patriarche, afin de l’en récompenser d’une manière digne de sa puissance infinie ; c’est-à-dire non seulement par la conquête des Hébreux sur les Chananéens, les Moabites et les Ammonites, mais encore par celle de l’Église chrétienne sur tous les pays du monde qui ont été assujettis à Jésus-Christ, dont Isaac n’était que la figure. ― Sur
A. T.4