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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/938

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de mes pères, est déserte, et que ses portes ont été brûlées au feu.

4. Et le roi me dit : Que demandes-tu ? Alors je priai le Dieu du ciel,

5. Et je répondis au roi : S’il semble bon au roi, et si votre serviteur est agréable devant votre face, que le roi m’envoie en Judée, dans la ville du sépulcre de mon père, et je la rebâtirai.

6. Alors le roi me demanda, et la reine qui était assise auprès de lui : Jusqu’à quel temps durera ton voyage, et quand reviendras-tu ? Et il fut agréable devant la face du roi de m’envoyer ; et je lui marquai le temps.[1]

7. Puis je dis au roi : S’il semble bon au roi, qu’il me donne des lettres pour les chefs de la contrée au-delà du fleuve, afin qu’ils me fassent conduire jusqu’à ce que je sois arrivé en Judée ;

8. Et une lettre pour Asaph, gardien de la forêt du roi, afin qu’il me donne des bois, et que je puisse couvrir les portes de la tour de la maison, et les murs de la ville, et la maison dans laquelle j’entrerai. Et le roi me les donna, à cause que la main favorable de mon Dieu était avec moi.[2]

9. Et je vins vers les chefs de la contrée au-delà du fleuve, et je leur donnai les lettres du roi. Or le roi avait envoyé avec moi des princes de la milice, et des cavaliers.

10. Et Sanaballat, l’Horonite, et Tobie, le serviteur Ammanite, l’apprirent, et ils furent saisis d’une grande affliction, parce qu’il était venu un homme qui cherchait la prospérité des enfants d’Israël.[3]

11. Et je vins à Jérusalem, et je fus là trois jours.

12. Et je me levai pendant la nuit, et un petit nombre d’hommes avec moi, et je ne dis à personne ce que Dieu avait mis en mon cœur de faire à Jérusalem ; et je n’avais pas de bête avec moi, si ce n’est l’animal sur lequel j’étais assis.

13. Or je sortis par la porte de la vallée pendant la nuit, et devant la fontaine du dragon, et à la porte du fumier ; et je considérais le mur de Jérusalem abattu,

  1. II Esdras 2,6 : La reine ne mangeait pas publiquement avec le roi, mais elle mangeait avec lui en particulier, comme nous le voyons dans le livre d’Esther et comme nous l’attestent les monuments anciens. ― Je lui marquai le temps, douze ans, ainsi qu’il résulte de ce qui est dit plus loin, voir 2 Esdras, 5, 14 ; 13, 6.
  2. II Esdras 2,8 : De la forêt du roi, dans le texte original ; du paradis, c’est-à-dire du parc royal. Divers commentateurs ont soupçonné que ce parc royal était les jardins d’Etham, arrosés par les étangs appelés Etangs de Salomon, au sud de Jérusalem. ― Les portes de la tour de la maison. Ces mots sont obscurs. Il s’agit ou des portes du parvis du Temple, ou des portes de la forteresse qui était au nord du Temple et fut connue du temps des Machabées, qui la reconstruisirent, sous le nom de Bâris ; ce nom rappelle celui de Birâh qu’on lit ici dans l’original et qui est traduit Bâris, dans le grec.
  3. II Esdras 2,10 : Sanaballat était sans doute le chef de la Samarie. Il est appelé l’Horonite, parce qu’il était originaire d’Horonaïm, ville moabite, ou plutôt de l’une des deux Bethoron, la haute ou la basse, qui faisaient partie de la tribu d’Ephraïm. ― Tobie est désigné comme le serviteur Ammanite, soit parce qu’il était d’origine ammonite, soit parce qu’il avait été esclave chez les Ammonites.