PARIS DE 1800 À 1900
LA MONARCHIE DE JUILLET
I. — Paris administratif.
e 29 juillet 1830, Évariste Dumoulin,
rédacteur du Constitutionnel, qui s’était
promu lui-même commandant de l’Hôtel-de-Ville
de Paris, après la fuite de Chabrol
devant l’insurrection maîtresse, rencontra
par hasard le comte Alexandre de Laborde,
membre de l’Académie des inscriptions et
belles-lettres, en quête d’une place dans la
victoire, el le nomma préfet de la Seine, au
roulement du tambour. Le lendemain, un
acte de la commission municipale provisoirement
au pouvoir, ratifia ce choix et donna
en même temps le poste de préfet de police
au député de l’opposition libérale François-Nicolas
Bavoux dont la notoriété datait de
son cours tumultueux à la faculté de Droit,
en 1818, sur la mort civile des émigrés. Les
deux préfets résignèrent leurs fonctions simultanément
au bout de trois semaines, le premier
pour devenir général de la garde nationale
et aide de camp de Louis-Philippe, le second
pour reprendre à la Chambre l’attitude aggressive
qu’il avail eue sous la Restauration.
L’effervescence des esprits était telle alors dans la capitale que le gouvernement ne pouvait songer à lui donner de simples administrateurs. Les ouvriers parisiens, qui, suivant le mot de Guizot, avaient déposé les armes sans retrouver leurs travaux, étaient menaçants pour le nouveau régime. Attroupés sur la place de Grève et sur les quais, ils formaient des clubs en plein air où tous ceux qui man-