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Page:La vie parisienne à travers le XIXe siècle, 1900.djvu/13

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LECTURE DE L’ADRESSE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS À LOUIS-PHILIPPE DANS LA SALLE DU TRÔNE À L’HÔTEL-DE-VILLE, LE 31 JUILLET 1830.
Gravé par Petit, d’après le dessin de Blanc. — (Collection G. Hartmann.)

PARIS DE 1800 À 1900


CINQUIÈME ÉPOQUE

LA MONARCHIE DE JUILLET

1830-1848

I. — Paris administratif.


Le 29 juillet 1830, Évariste Dumoulin, rédacteur du Constitutionnel, qui s’était promu lui-même commandant de l’Hôtel-de-Ville de Paris, après la fuite de Chabrol devant l’insurrection maîtresse, rencontra par hasard le comte Alexandre de Laborde, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, en quête d’une place dans la victoire, el le nomma préfet de la Seine, au roulement du tambour. Le lendemain, un acte de la commission municipale provisoirement au pouvoir, ratifia ce choix et donna en même temps le poste de préfet de police au député de l’opposition libérale François-Nicolas Bavoux dont la notoriété datait de son cours tumultueux à la faculté de Droit, en 1818, sur la mort civile des émigrés. Les deux préfets résignèrent leurs fonctions simultanément au bout de trois semaines, le premier pour devenir général de la garde nationale et aide de camp de Louis-Philippe, le second pour reprendre à la Chambre l’attitude aggressive qu’il avail eue sous la Restauration.

L’effervescence des esprits était telle alors dans la capitale que le gouvernement ne pouvait songer à lui donner de simples administrateurs. Les ouvriers parisiens, qui, suivant le mot de Guizot, avaient déposé les armes sans retrouver leurs travaux, étaient menaçants pour le nouveau régime. Attroupés sur la place de Grève et sur les quais, ils formaient des clubs en plein air où tous ceux qui man-