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NOTICE


plus italien, plus enclin aux questions de sentiment et à la joie de vivre. Le platonisme du nord fut introduit à Lyon par Marguerite de Navarre dont la cour était le foyer de la nouvelle doctrine. Le platonisme lyonnais antérieur ne repose pas d’abord sur l’étude des œuvres de Platon, mais sur l’imitation des usages de la société florentine et sur la connaissance intime de quelques œuvres de la littérature italienne, telle que le Cortegiano[1] de Baldassar Castiglione, l’Hécatomphile[2] de Léon Baptiste Alberti et surtout le Canzionere de Pétrarque.

« Le platonisme ne fit que rendre plus vive la vie sociale que l’italianisme et la longue période de fêtes avaient éveillée à Lyon. On se réunissait dans des salons et, chose remarquable, c’est déjà la maîtresse de la maison qui préside aux réunions. » Madame du Perron a eu son cercle littéraire ; Louise Labé et bien d’autres auront le leur, où les gens d’esprit se feront gloire de défiler.

Nous voyons ainsi renaître l’idéal de la galanterie chevaleresque et un nouveau code d’amour

  1. Le Cortegiano eut deux éditions lyonnaises en 1537 et 1538.
  2. Hécamtomphile, Lyon, Juste, 1534.