des qualités supérieures chez Perrin, du moins on a peine à croire Louise Labé si abandonnée des dieux et des hommes que, voulant se marier, elle en ait été réduite à un triple sot peu fait pour inspirer la jolie page du Débat sur l’amour dans le mariage. Autant vaudrait dire tout de suite qu’elle avait pris un mari pour n’en pas avoir, et qu’après lui avoir fait faire un testament en sa faveur elle donna commission à sa terrible cousine, la femme d’Yvard, de l’empoisonner.
Ennemond Perrin vivait encore en 1559, quand Magny, dont les vers ne devaient pas rester en portefeuille très longtemps, lui adressait sa fameuse ode :
Si je voulois par quelque effort
Pourchasser la perte ou la mort
Du sire Aymon…
Supposer le contraire serait charger d’un nouveau
méfait la mémoire du poète, et il a été déjà assez coupable
envers les vivants, pour ne pas l’accuser gratuitement
d’avoir outragé un mort. J’aime mieux croire
qu’en 1559 le mari de la Belle Cordière s’occupait encore
de son commerce et surtout de ses domaines hors
la ville. Il me paraît, en effet, que sans se trouver peut-être
entièrement retiré des affaires, Ennemond Perrin,
au moins pendant la dernière partie de sa vie, vécut
beaucoup plus à la campagne qu’à Lyon, et que
Louise Labé devenue veuve y séjourna de préférence.
Ainsi, on trouve assez fréquemment dans les pièces
de comptabilité de la ville et de l’hôpital le nom de