Qui la voit si souvent baler,
Et qui l’ois si souvent parler.
Et qui vois si souvent encor,
Entre ces ferles et cet or,
Un rubis qui luyt en sa bouche,
Pour adoucir le plus farouche,
Mais un rubiz qui sçait trop bien
La rendre à soy sans estre sien.
Ce n’est des rubiz qu’un marchant
Avare aux Indes va cerchans,
Mais un rubiz qu’elle decore,
Plus que le rubiz ne l’honnore,
Fuyant ingrat à sa beaulté
Les apastz de sa privaulté.
Heureux encor qui sans nul soin
Luy vois les armes dans le poing,
Et brandir d’une force adextre,
Ores à gauche, ores à dextre,
Les piques et les braquemars
En faisant honte au mesme Mars.
Mais pour bien ta gloire chanter
Je ne sçay que je doys vanter
Ou ton heur en telle abondance,
Ou la grandeur de ta constance,
Qui franc de ses beaultez jouyr
N’as que l’heur de t’en resjouyr.
Tu peulx bien cent fois en un jour
Veoir ceste bouche où niche amour,
Mais de fleurer jamais l’aleine,
Et l’ambre gris dont elle est pleine
Alleché de sa douce voix,
En un an ce n’est qu’une fois.
Tu peulx bien cent fois en un jour
Veoir ceste cuysse faicte au tour,
Tu peux bien veoir encor ce ventre,
Et ce petit amoureux antre