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Page:Labarre - Le chant de la paix, 19xx.djvu/10

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« Le Chant de la Paix »

la manière dont j’ai agi en cette circonstance. Je vous prie de croire à mon plus sincère repentir ».

— Monsieur, reprit Rita qui se sentait touché par tant de courtoisie, soyez assuré que je n’ai pas songé un instant à m’offenser pour ces compliments généreux qui me sont parvenus si étrangement. Je dois vous dire qu’après avoir reçu votre mystérieux message, d’autres événements douloureux sont survenus et m’ont empêchée de penser à toute autre chose. Le lendemain, je me souvins de l’incident, lorsque je retrouvai votre billet que, par mégarde, j’avais laissé tomber le jour précédent. Alors j’entendis la galopade d’un cheval sur la route… Tiens, me dis-je voilà sans doute le cavalier au billet mystérieux, si j’essayais de le connaître. Aussitôt je gravis l’escalier de la vieille tour du jardin, et là sans être vue, je pus vous voir… Je ne saurais vous-dire tout ce qui se passa à ce moment dans mon cerveau, mais sachez qu’en relisant de nouveau votre billet, je m’aperçus que votre esprit m’avait jugée bien au delà de la réalité… Mon cœur se prit de crainte à la pensée que j’allais décevoir votre douce illusion en poussant plus loin l’aventure. Voilà pourquoi je résolus de garder le silence, espérant que le temps effacerait de votre mémoire l’opinion que vous aviez conçue de moi sans que votre cœur en souffrit. Mais puisque j’ai fait erreur, je me soumets de bonne grâce aux desseins de la Providence qui sait mieux que nous arranger toutes choses : Soyez assuré je vous le répète, que je n’ai rien trouvé de blessant dans votre manière d’agir. Comme preuve, je suis très heureuse de vous offrir mon amitié. De plus, je suis certaine, que votre présence au château sera très bien accueillie du marquis et de la marquise de la Roche-Brune qui en ce moment se dirigent vers nous. Comme j’éprouverais un très grand