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Page:Labarre - Le chant de la paix, 19xx.djvu/9

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Roman illustré du « Soleil »
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— La signification de vos paroles m’échappe entièrement, vous semblez ignorer, je crois, que je ne suis dans ce château qu’une domestique.

— En ce cas, madame, je m’explique votre incompréhension et votre surprise ; rassurez-vous pourtant, la faute que je veux confesser n’est pas un crime, mais plutôt un léger incident dont je suis la cause et qui semble avoir déplu à la grande artiste qui se trouve dans ce château. Je voudrais lui donner l’explication de l’aventure qui est sans doute pour elle un mystère. Dites-moi, vous qui connaissez parfaitement son caractère, si je puis espérer d’elle une courte entrevue.

— Soyez sans crainte, je serais fort surprise que Rita, qui possède un si bon cœur, vous refuse l’entrevue que vous sollicitez. Vous allez pouvoir vous en convaincre vous-même, la voilà justement qui se dirige de notre côté…

En effet, Rita qui croyait que c’était le facteur qui apportait des lettres, s’avança vers eux, loin de se douter de la surprise qui l’attendait. Lorsqu’elle fut assez près pour reconnaître son erreur et en même temps les traits du bel officier, elle dut faire un grand effort pour maîtriser son émotion et répondre avec calme au salut du jeune homme qui lui disait en s’avançant :

— Pardonnez-moi, mademoiselle, mais je viens d’apprendre à l’instant même, que vous êtes celle dont la voix a si souvent ému mon cœur. Pour être bien compris, il me faut également vous avouer, que je fus souvent, sans que vous vous en doutiez, votre auditeur secret, j’ai donc pu à loisir admirer la beauté de votre voix pour laquelle j’ai même commis une indiscrétion qui doit vous avoir déplu, puisque je suis privé du bonheur de vous entendre comme par le passé. Je suis donc venu vous présenter mes excuses pour