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Roman illustré du « Soleil »
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mourir éclaircir un mystère qui jadis jeta la consternation en France, et faillit causer votre mort, commandant Desgrives… La jeune fille qui vous sauva alors était innocente du crime dont elle s’était accusée, c’est ici-même, dans cette maison, que vous trouverez les preuves de ce que je vous avance. L’homme qui vous a guidé jusqu’à moi vous a sans doute raconté de quelle façon les plans vous furent dérobés… Je n’ai donc pas besoin de revenir sur ce sujet, mais il y a un point qu’il me faut à tout prix éclaircir, afin que vous compreniez comment il se peut que le hasard ait réuni des preuves aussi convaincantes… Voici : Lorsque cette jeune fille vint par son héroïsme vous sauver et en même temps détruire notre dernier espoir, une vive discussion s’engagea alors entre les deux espions chargés de votre exécution. Vous avez, dit l’un d’eux, en trouvant ce moyen stupide et fantastique, compliqué gravement la situation. Vous n’ignorez pas quelle menace terrible pèse sur nous à la suite de cet échec. À ce moment, la mort seule de cet homme peut nous sauver. Vous réparerez donc votre erreur en vous faufilant dans la foule pour attenter à la vie de ce redoutable chef. — Mon ami, répondit l’autre, me croyez-vous assez sot pour accepter ce marché qui me condamnerait à la plus épouvantable des morts et cela, dans le seul but de vous sauver ? N’ai-je pas le droit d’être aussi lâche que vous en cette circonstance ? Vous avez peur, je suis votre exempie, je refuse. — Prenez garde, je saurai bien mettre une limite à votre audace, vous nous avez perdus, vous nous sauverez, ou sinon, je saurai bien par cet argument puissant, vous forcer d’agir… Sortant une arme menaçante, il s’avança. — Mon audace n’égale pas la vôtre, Je me demande qui vous a donné l’ordre de me commander ? Nous allons voir qui de nous deux l’emportera…

Une lutte terrible s’engagea ; tout à coup une dé-