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« Le Chant de la Paix »

tonation retentit ; frappé en plein cœur, celui qui avait commencé la discussion, tomba foudroyé par la mort… La situation devenait donc pour nous de plus en plus menaçante. Il nous fallait à tout prix que personne ne connût cette tragédie. Si la police s’était avisée de faire des perquisitions ici, tous auraient été découverts. C’était alors notre condamnation immédiate… Après vous être assurés que personne n’avait été témoin du drame, nous nous empressâmes de descendre le cadavre du malheureux dans un caveau souterrain, qui se trouve dans cette maison. Revenant ensuite dans l’appartement où venait de se dérouler un meurtre, et désespérés à la fois, nous nous tenions aux écoutes…

Tout à coup la sonnette d’appel retentit. Cette fois dit mon complice, nous sommes finis. La fureur dans laquelle les plongera notre deuxième et définitif échec, nous vaudra sans doute de leur part une dénonciation. — Évidemment, lui répondis-je, notre chance de salut est mince, mais croyez-vous qu’aucun moyen ne nous permettra d’échapper à l’injuste châtiment qui nous attend ? — Pour moi, me répondit mon compagnon, je ne vois pas par quel moyen nous pourrions en sortir puisque nous deviendrons, par ce fait même, entourés d’ennemis. De plus, nous serons incapables de dissimuler les preuves qui s’accumulent maintenant pour nous condamner. Cet homme frappé de démence, le cadavre du mort, tous ces appareils téléphonique secrets suffiraient amplement pour nous perdre… Je vais toujours répondre à cet appel, et si le danger devient plus imminent, nous tâcherons par un moyen quelconque de sortir de la périlleuse impasse.

À peine eut-il pris connaissance de la dépêche qui nous arrivait, qu’aussitôt sa figure exprima une très grande joie. Se tournant vers moi, vivement il s’écria : « Sauvés ! Nous sommes sauvés ».

— « Sauvés ! », répétai-je, incrédule, mais vraiment, je n’y comprends rien ; expliquez-vous, je vous en prie !