Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/138

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traire, ces lignes qui peuvent prêter à l’équivoque :

« Les Tuileries, palais des rois, s’illuminaient pour des fêtes où la citoyenne Agar déclamait des vers d’Auguste Barbier, où la citoyenne Bordas chantait sous les voûtes dorées les refrains mugissants de la canaille. »

Agar était aux Tuileries par ordre. Elle était si peu de cœur avec la Commune qu’elle cacha chez elle, au moment des massacres de la Roquette, un ecclésiastique et quatre gendarmes qu’elle arracha ainsi à une mort certaine. Ses camarades du Français ne savaient que trop répéter quel avait été son dévoûment pour les blessés, l’unique préoccupation de sa vie pendant le siège, combien admirables sa dignité et son courage dans la journée du 11 mai aux Tuileries.

Le gouvernement de la Commune organisait des concerts, il lui fallait des artistes. Agar, pas plus que Mme Bordas ni les autres artistes qui prirent part à ces fêtes, ne pouvaient, sans danger, refuser d’obéir à des ordres.