Page:Labelle - Considérations générales sur l'agriculture, la colonisation, le rapatriement et l'immigration, 1888.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
5

Nous possédons beaucoup d’agronomes des plus distingués, comparables aux meilleurs agronomes de tout autre pays, mais, il faut l’avouer, un grand nombre d’agriculteurs n’ont pas toujours profité des efforts du gouvernement pour les diriger dans la bonne voie, les uns par une coupable indifférence, les autres, pur un attachement regrettable à de vieilles routines. C’est cette classe qu’il faut atteindre, avec l’aide du temps, en déployant du courage et de la persévérance, qui vainc tous les obstacles. Que l’on sache qu’il faut vingt ans pour élever un enfant et cent ans pour refaire une nation.

La société change tous les jours de face par ses facilités de communication, ses nouveaux marchés de l’intérieur et de l’extérieur, et, par là même, une culture qui aujourd’hui est plus lucrative peut demain le devenir moins.

Notre pays a donc subi l’influence de ces modifications commerciales qui affectent les conditions économiques de toute nation et dont il faut savoir profiter.

La fécondité des nouvelles terres qui rendent longtemps avec usure la semence qui leur est confiée, et presque sans effort d’intelligence de la part du cultivateur, parce que le sol est enrichi avec excès depuis le déluge par l’humus des plantes et des arbres, a fait croire malheureusement que la terre ne pouvait s’épuiser par des récoltes successives de grain sur grain.