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L’agriculteur ne réfléchissait pas que le sol, en nous donnant ses moissons luxuriantes, perdait peu à peu ses éléments fertilisants, et que le terrain ne pouvait renouveler ses forces vives de fécondité sans l’engrais qui est le pain nourricier de la terre.

L’Iowa, qui a donné jusqu’à 25 à 30 minots de blé par acre, ne rend plus, terme moyen, que 8 à 9 minots. C’est donc une loi de la nature que l’on ne peut mépriser sans de tristes mécomptes.

À l’heure qu’il est, cette erreur a disparu de l’esprit de notre population et beaucoup de cultivateurs comprennent que le fumier est une mine d’or pour eux.

Cet axiome de la valeur des fumiers étant bien compris partout, le reste, pour ainsi dire viendra par surcroît. En Belgique, le pays le mieux cultivé du monde, la richesse du cultivateur s’estime par l’amas d’engrais que l’on remarque devant ses constructions agricoles.

Heureusement que le cultivateur a commencé par adopter un bon système de rotation, à semer des graines propres à améliorer ses pâturages et ses fourrages, à faire plus de culture nettoyante pour sarcler sa terre, à augmenter le nombre de ses animaux pour accroître la quantité de ses fumiers. Plusieurs, en outre, emploient les amendements et engrais minéraux, comme la chaux, les cendres, et surtout le plâtre et le phosphate de chaux. C’est encore un progrès à constater.

Ces connaissances pénètrent de plus en plus dans le